Un simple accident, le nouvel acte de résistance de Jafar Panahi

UN SIMPLE ACCIDENT ©JafarPanahiProductionsLesFilmsPelleas

Sept ans après Trois Visages (2018), grâce auquel il avait décroché le Prix du Scénario, Jafar Panahi fait son retour en Compétition avec Un simple accident, une fiction romanesque qui pose, comme souvent chez le cinéaste iranien, la question de la liberté en Iran.

Les multiples arrestations, périodes d’emprisonnement, assignations à résidence, interdictions de voyager ou encore de filmer dont il a été la cible depuis ses débuts n’ont jamais eu raison de son obstination. Jafar Panahi a toujours continué de tourner en défiant les contraintes, parfois clandestinement, s’accommodant du peu de moyens à sa disposition pour créer envers et contre tout, et clamer sa liberté d’homme.

À travers son cinéma à la fois minimaliste et profondément politique, souvent déployé dans un style semi-documentaire qui brouille les frontières entre fiction et réalité, le réalisateur iranien n’a eu de cesse d’interroger la fragilité des libertés individuelles et la complexité des relations sociales dans une société verrouillée par la censure et les non-dits.

Dans ce film au synopsis minimaliste — « après un simple accident, les événements s’enchaînent » — le réalisateur, pour qui filmer reste un geste de résistance, brosse le portrait d’une société iranienne en lutte pour sa liberté et filme, en plein jour, la force de la rébellion des hommes et des femmes corsetés par le régime.

Avec Un simple accident, où les citoyens qui combattent dans l’ombre s’opposent aux représentants de l’État, Jafar Panahi revient à la fiction sans s’écarter des thématiques qui jalonnent sa filmographie. Il rappelle surtout qu’il demeure un observateur attentif et acéré de son pays natal.