Kinuyo Tanaka, pionnière du cinéma japonais

Photo du film Tsuki Wa Noborinu (La lune s'est levée) © 1955 NIKKATSU. Tous droits réservés.

 

Soixante-six ans après la sortie de Tsuki wa noborinu (La Lune s’est levée) de Kinuyo Tanaka, grande actrice et réalisatrice japonaise, Nikkatsu Corporation propose une restauration 4K de ce drame familial, inaugurant ainsi une rétrospective de sa filmographie. Retour sur une cinéaste dont l’indépendance a marqué l’histoire du cinéma japonais. 

Sélectionnée à Cannes en Compétition en 1954 pour son premier film Koibumi (Lettre d’amour), Kinuyo Tanaka, deuxième femme japonaise à passer derrière la caméra après Tazuko Sakane, est mise à l’honneur cette année dans le cadre de Cannes Classics grâce à la restauration de son film Tsuki wa noborinu (La Lune s’est levée, 1955). 

Adapté d’un scénario signé Yasujirō Ozu (à l’époque encore peu connu en France) et Ryōsuke Saitō, le film brosse le portrait d’un père veuf et de ses trois filles Chizuru, Ayako et Setsuko, avec qui il vit à Nara. L’une vient de perdre son mari, l’autre n’est pas pressée d’en trouver un, et la dernière rêve de s’installer à la capitale. Face à l’inconstance et à la fragilité des sentiments, se dresse l’immuabilité de la famille et de la nature.  

Connue pour avoir joué dans pas moins de deux cent cinquante films, souvent associée à Kenji Mizoguchi dont elle était l’actrice fétiche, Kinuyo Tanaka a également réalisé six films, fait rare pour une femme au Japon. Dans ceux-ci, elle raconte la réalité de la guerre, la maternité, la réinsertion sociale de prostituées, la condition des femmes dans une société japonaise changeante et tourmentée, autant de récits qui témoignent d’un regard affranchi et affirmé sur son époque. Déjà à l’aube des années 1950, elle affirmait son indépendance en quittant les studios avec lesquels elle était sous contrat depuis ses débuts en tant qu’actrice, se rendant désormais libre de choisir les films, et surtout les personnages qu’elle souhaitait incarner.

Avec cette restauration, la Nikkatsu ouvre ici une porte vers la (re)découverte de cette figure majeure du cinéma japonais. 

Tsuki wa noborinu (La Lune s’est levée), Kinuyo Tanaka, 1955

Restauration 4K à partir du positif 35mm original conservé par la Nikkatsu Corporation, 
réalisée par la Nikkatsu Corporation et The Japan Foundation au laboratoire Imagica Entertainment Media Services, Inc.

Distribué en France par Carlotta Films