Hymyilevä Mies, rencontre avec Juho Kuosmanen

Photo du film Hymyilevä mies © Sami Kuokkanen

Cannes a vu la carrière du Finlandais Juho Kuosmanen décoller. En 2010, il reçoit le premier prix de la Cinéfondation pour Taulukauppiaat (Les Marchands de tableaux), ce qui lui permet la sélection de son premier long métrage à Cannes. C’est chose faite six ans plus tard avec Hymyilevä Mies, Le Plus beau jour de la vie d'Olli Mäki, du nom d'une légende de la boxe en Finlande, également prétendant à la Caméra d’or.

Comment avez-vous eu l’idée de ce film ?

Il s'inspire d'une histoire vraie. Olli Mäki est un boxeur finlandais très connu. Au début de sa carrière, il a eu la chance de se battre contre le champion du monde poids plume, l'américain Davey Moore. Face à un stade rempli, il a perdu le match, humilié au second round.

Quelle méthode avez-vous adoptée ?

Je me base beaucoup sur mes personnages. D'abord, on développe la mise en scène avec les acteurs, puis on réfléchit aux motifs et aux possibilités de mouvement de caméra. On fait de longues prises, du début à la fin, et même plus, et on recommence plusieurs fois avec différentes focales.

Je n'ai pas une direction d'acteur très contrôlée. J'essaie plutôt de canaliser l'humeur dans la bonne direction. En laissant un peu tomber le côté très contrôlé, on obtient des détails intéressants, des surprises, ça donne un côté très vivant.

Quelques mots sur vos acteurs ?

Le casting est pour moi au cœur du travail du réalisateur. On a fait un grand casting pour ce film, mais finalement, pour les trois rôles principaux, on a gardé les trois que j'avais en tête au tout départ de ce projet.
Eero Milonoff (Elis Ask) est très connu en Finlande. Il est très impliqué, il pouvait m'appeler deux fois par jour pour parler de tel ou tel point. Il est assez intelligent pour comprendre que le temps passé avec l'équipe aide à fournir un meilleur travail.

Que pensez-vous de l’industrie cinématographique en Finlande ?

Nous avons beaucoup de réalisateurs talentueux et, dans quelques années, la Finlande sera la capitale du cinéma ! Pour être honnête, je pense que c'est un peu la même chose partout. Les plus intéressants manquent de confiance, ils restent chez eux, dépriment, pendant que d'autres sont sur le terrain de jeu. J'espère qu'on pourra faire plus de films, plus divers. On a un public enthousiaste mais, en dehors de la Finlande, on n'est pas très connus.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

J'ai vu énormément de films de boxe et quelques-uns m'ont presque donné envie de changer de sujet. Mais il y en avait aussi des réussis. Avec mon chef opérateur, on s'est penché sur les classiques du cinéma vérité des années 1960 et ils sont devenus notre référence visuelle. On a aussi vu le documentaire qui a été réalisé sur cet épisode de l’histoire de la boxe et on en a copié certains passages. La vérité peut être très drôle par moments.