Omor Shakhsiya, rendez-vous avec Maha Haj

Photo du film Omor Shakhsiya © DR

Directement inspirée de son expérience en tant que Palestinienne résidant en Israël, Maha Haj fait ses premiers pas dans le cinéma avec Omor Shakhsiya (Personal Affairs), long métrage présenté à Un Certain Regard et qui concourt pour la Caméra d’or. Le film relate la difficulté des rapports familiaux au sein d’un climat politique controversé.

Racontez-nous la genèse de votre film.

J’ai surtout été inspirée par un lieu. Il y a quatre ans, je suis allée dans le nord de la Suède où j’ai résidé dans une cabane sur un lac au sein d’une forêt. Le lac était gelé, les alentours blancs et profondément calmes. A cet instant,  je me suis demandée ce que mes parents, mariés depuis plus de cinquante ans, feraient s’ils avaient la chance de séjourner une semaine dans ce magnifique endroit, isolés et éloignés du bruit de Nazareth, notre lieu d’origine. Je suis rentrée à la maison avec cette pensée et ces images en tête, et c’est ainsi que j’ai commencé à écrire mon scénario.

L’atmosphère de tournage ? Une anecdote de plateau ?

J’arrive simplement sur le lieu de tournage pleine d’amour pour mon travail, le casting et l’équipe, ce qui rend la tâche plus facile et agréable. Je répète beaucoup avant que la production commence mais aussi avant et pendant les prises. J’essaye également de respecter, autant que je le peux, le scénario que j’ai imaginé dans ma tête en termes de dialogues et d’ambiances. Si je devais décrire le tournage de ce film, je le résumerais en deux mots : un travail d’amour.

Quelques mots sur vos interprètes ?

J’ai eu la chance de travailler avec un casting merveilleux que j’admire, respecte et aime énormément. C’était un réel plaisir car ils ont réussi à faire naître les personnages, à leur donner une vie. Quand j’ai commencé à écrire les premières lignes du scénario, je savais déjà avec qui je voulais travailler et qui était le plus approprié pour chaque rôle.

Quel regard portez-vous sur le cinéma de votre pays ?
Le cinéma palestinien est sans aucun doute présent dans l’industrie. De nombreux réalisateurs talentueux sont originaires de la Palestine : Elia Suleiman, Hany Abu Asad, Tawfik Abu Wael, si je ne devais en nommer que quelques-uns. Les films palestiniens sont riches de par leurs sujets et leurs styles. Cependant, être réalisatrice palestinienne n’est pas à prendre pour acquis ; ce n’est pas facile à cause des conditions politiques entre la Palestine et Israël.

Vos sources d’influence ?

Je dirais la lecture. Je suis un rat de bibliothèque ! Je lis principalement des fictions, que ce soit des romans ou des nouvelles, ainsi que de la poésie. Je trouve également mon inspiration à travers des tableaux et des sculptures, et bien entendu à travers la musique. J’écoute surtout du classique mais aussi du jazz et du blues.

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

Ce sera un film d’époque : une histoire d’amour dans la ville d’Haifa avant 1948.