Pierre Rissient, critique Gentleman

Photo du film Gentleman Rissient © DR

Dans le documentaire Gentleman Rissient, Benoît Jacquot, Pascal Mérigeau et Guy Seligmann choisissent de rendre hommage à Pierre Rissient, figure aussi inclassable qu’essentielle à la cinéphilie des soixante dernières années.

Critique dès ses débuts de cinéphile-programmateur au cinéma Mac Mahon de Paris, dans les années cinquante, Pierre Rissient habite la planète du septième art des dernières décennies.
 
Cette forte personnalité fut l’assistant de Jean-Luc Godard pour A bout de Souffle, attaché de presse aux côtés de Bertrand Tavernier, distributeur, réalisateur et producteur exécutif. Il fut surtout un précieux dénicheur de talents, autour du monde : Clint Eastwood, mais aussi, Jerry Schatzberg, Francis Ford Coppola, Quentin Tarantino, Jane Campion, Abbas Kiarostami, ou King Hu… Tous ont souligné l’immense respect qu’ils avaient pour son « œil » et sa force de conviction.

Brèves questions à Guy Seligmann au sujet du documentaire.

Quel a été le point de départ de ce documentaire, pourquoi Pierre Rissient ?

Nous connaissions tous les trois Pierre depuis longtemps ; c'est Benoît Jacquot qui en a eu l'idée en premier. Il m'a demandé de tenir la caméra.

S’est-il volontiers prêté au jeu ?

Pierre a accepté avec beaucoup d'enthousiasme, nous faisant une totale confiance.

Clint Eastwood l’appelle « Mister Everywhere », pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Clint et Pierre se connaissent depuis le début des années 1970. Il a été mêlé à tous les films d'Eastwood, de l'écriture au montage, d'où le « everywhere ».

Mettez-vous en avant le critique ou le dénicheur de talent ?

Les deux « mon colonel ». Sans sa cinéphilie critique, Pierre n'aurait pas déniché autant de cinéastes inconnus.

Comment vous êtes vous positionnés par rapport au documentaire de Todd McCarthy Pierre Rissient, homme de cinéma ?

On connaissait ce documentaire, on a fait tout autre chose.

À vos yeux, quel est le profil du critique de demain ?

Il n'y a plus de critique cinéphile et la diffusion des « Cahiers du cinéma » et de « Positif » est malheureusement restreinte.