Sept jours avec Paterson

Photo du film Paterson © 2016 - Mary Cybulski

Dixième film en Sélection officielle pour Jim Jarmusch, Palme d’or du Court Métrage en 1993 avec Coffee and Cigarettes, Prix de la Caméra d’or en 1984 avec Stranger in Paradise, et Grand Prix avec Broken Flowers en 2005. La légèreté de Paterson et son propos poétique prennent vie dans le New Jersey décrépi des années 2000.

Figure indomptable du cinéma américain, Jim Jarmusch valse d’un film à l’autre dans le respect de ses propres codes. Rien de commun en apparence entre Forest Whitaker dans Ghost Dog (1999), Bill Murray dans Broken Flowers (2005) ou Tilda Swinton dans Only Lovers left Alive (2013). Si ce n’est l’empreinte mélancolique commune à tous ses héros.

 

Souvent décalés et toujours singuliers, ses personnages aiment les banlieues perdues du fin fond de l’Amérique et Paterson (Adam Driver) ne fait pas exception à la règle. Il s’appelle Paterson et vit à Paterson, petite ville du New Jersey qui eut, en son temps, William Carlos Williams et Allan Ginsberg pour habitants. Son quotidien tranquille habite le film, et la légèreté du propos lui donne toute sa personnalité. La caméra de Jim Jarmusch suit sept jours dans la vie de ce chauffeur de bus poète et observateur, marié à la très entreprenante Laura. 

Paterson rend hommage à la poésie des détails, des variations et échanges quotidiens. Le film se veut un antidote à la noirceur et à la lourdeur des films dramatiques et du cinéma d’action.

Pour incarner Paterson, Jim Jarmusch a choisi Adam Driver, vu dans Inside Llewyn Davis (2013) des frères Coen ou dans le dernier volet de Star Wars (2015). A ses côtés, l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani (Poulet aux prunes de Marjane Satrapi en 2011 ou Les Deux Amis de Louis Garrel en 2015) joue son épouse.