Eva Husson mène son bataillon de Filles du soleil en Compétition

Photo du film Les Filles du soleil © DR

Dans son premier film, Bang Gang (2015), Eva Husson posait la question de la reconquête de l’intimité dans un teen movie transgressif.  Il est aussi question de reconquête dans Les Filles du soleil, en Compétition, mais d’un tout autre genre. Celle d’un bataillon essentiellement féminin mené par Golshifteh Farahani.

Les Filles du soleil, c’est l’histoire de Bahar, une avocate kurde yézidie enlevée par les hommes en noir. Elle parvient à s’échapper et monte un commando de soldates pour reconquérir leur ville du Kurdistan.

La lutte de femmes contre l’obscurantisme. Eva Husson a recueilli des heures de témoignages pour nourrir son récit, directement inspiré de l’actualité récente. Le film fait écho aux combattantes kurdes engagées contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie. En 2015, Kalachnikovs à la main, elles étaient les visages de la lutte qui avaient surpris l’Occident.

La guerre en tant que telle n’est pas pour Eva Husson le cœur du film, elle s’en saisit pour illustrer le courage des femmes contre un système destiné à les écraser. Elle signe avec Les Filles du soleil un film de guerre purement féminin, féministe, loin des préjugés testostéronés. La réalisatrice qui avait dédié son premier film « à toutes les féministes d’hier et d’aujourd’hui » a choisi Golshifteh Farahani pour mener la bataille, et la fait suivre par Emmanuelle Bercot (Prix d’interprétation féminine en 2015 pour Mon Roi) dans la peau d’une journaliste de guerre.

Le reste du casting a demandé un travail de longue haleine à Eva Husson. Il lui a fallu constituer une troupe d’actrices sachant parler kurde, ce qui a nécessité des semaines de recherche en Allemagne, en Géorgie, en Turquie et en Suède. Crucial pour relater avec le plus grand réalisme le courage de ces femmes combattantes.