Une Vérité qui dérange, la suite

Photo du film An Inconvenient Sequel : Truth to Power (Une suite qui dérange : le temps de l'action) © DR

« Comment aider, en tant qu’individu, à régler le problème de la crise du climat ? » Convaincus que l’on peut tous répondre à cette question, les cinéastes Bonni Cohen et Jon Shenk ont suivi Al Gore autour du monde pour réaliser la suite du documentaire Une Vérité qui dérange (2006). An Inconvenient Sequel: Truth to Power (Une suite qui dérange : Le temps de l’action) : interview.

Quel est l’objectif d’un second film 10 ans après?

Bonni : en 2006, Une Vérité qui Dérange a immédiatement réveillé le monde sur la crise climatique. Maintenant, en 2017, il existe de nombreuses solutions pour réparer cette crise. Al Gore pense qu’il est fondamental de s’assurer que ceux qui avaient été sensibilisés aux risques du réchauffement climatique (en partie en regardant le premier film), comprennent les solutions révolutionnaires dont on dispose aujourd’hui.

Jon : En parlant avec l’ancien vice-président, deux éléments nous ont convaincus de réaliser une suite. D’abord, l’aggravation des catastrophes liées au réchauffement climatique. Dans le film, Al Gore dit que regarder les informations du soir revient à « randonner dans Le Livre de la Révélation ». Et c’est vrai ! Et ensuite, l’arrivée d’une énergie fiable, économique et durable.

On a suivi l’ancien vice-président dans ses voyages, formant inlassablement les gens sur le climat, dans les écoles, les communautés, gouvernements, etc. Et bon nombre des personnes ont été sensibilisées après avoir vu Une Vérité qui dérange. Certains ont changé de vie radicalement, lâché leur travail et fondé de nouvelles entreprises, pour inciter leurs villes et leurs établissements scolaires à utiliser des énergies renouvelables.

Al Gore a dédié presque toute sa vie à l’éducation sur le climat. Il parle au nom de la planète et récolte de sacrés injures de la part de ceux qui refusent d’entendre les informations sur l’industrie fossile. L’observer en action a été une expérience gratifiante et inspirante. Juste après Une Vérité qui dérange, il s’est remis au travail : son énergie est inépuisable !

Nous pouvons arrêter ça

Un mot sur le tournage?

Bonni : La grande différence entre cette suite et le premier film, c’est qu’elle a été tournée en « cinéma vérité ». Nous avons donc suivi l’ancien vice-président autour du monde, dans des meetings politiques, visitant des survivants de catastrophes climatiques, participant à la Conférence sur le climat de Paris (Cop21), et dispensant des formations partout dans le monde. Al considérait qu’il était très important de le suivre de près pour créer un film intime.

Jon : Nous avons tourné partout. Nous étions au Groenland pour filmer la fonte des glaces. Sans voix devant tant de beauté, nous étions horrifiés par le spectacle des glaciers fondant sous nos yeux. Nous avons aussi voyagé aux Philippines, l’un des pays les plus touchés par les ouragans dus au réchauffement climatique ces vingt dernières années.

Pour nos enfants : des évolutions positives ces 10 dernières années?

Bonni: C’était intense de faire ce film sachant que nos propres enfants sont témoins des effets d’une crise qui se révèle pire que les prédictions d’Al Gore il y a 10 ans. Mais le fait qu’il existe des solutions alternatives comme l’énergie éolienne et solaire, et que des villes entières et des petits pays, même en développement, les utilisent entièrement, est un immense espoir. Comme le dit Al Gore, « nous pouvons arrêter ça ».