Cannes Classics : « Let’s Get Lost » de Bruce Weber

Julia Brechler

Après la projection des copies restaurées de Susuz Yaz (à 15h) et de De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (à 17h) de Paul Newman, la section Cannes Classics a proposé aux festivaliers de redécouvrir à 19h45 salle Buñuel Let’s Get Lost, un documentaire de Bruce Weber consacré au célèbre trompettiste et chanteur de jazz Chet Baker, décédé à l’âge de 58 ans en 1988. A travers des témoignages de proches, des images d’archives et des concerts filmés, le cinéaste a dressé le portrait d’un génie de la musique, virtuose inspiré et novateur. La restauration depuis le négatif d’origine a pu être rendu possible grâce à Eva Lindemann de la société Little Bear et Brigitte Dutray de Wild Side Films.

A l’occasion de la présentation de Let’s Get Lost, Thierry Frémaux a déclaré : « Dans cette section Cannes Classics, on montre des films restaurés, ou en copies neuves. C’est un plaisir à présenter, parce qu’il n’y a pas le stress d’une avant-première mondiale, encore que là, ce que vous allez voir est presque une avant-première mondiale, puisque ce film a bénéficié d’un renouveau technique et physique. En restaurant les films, en leur donnant une nouvelle vie, en les exposant ici ou dans d’autres festivals, on donne la possibilité à la nouvelle génération de découvrir ces films-là. Et c’est un plaisir par exemple de savoir que plein de gens vont pouvoir revoir Let’s Get Lost grâce à une nouvelle technologie sublime.

Parmi les spectateurs ce soir, il y avait la créatrice de mode Agnès B. et le réalisateur Wim Wenders. Un tonnerre d’applaudissements a accompagné la venue sur scène du directeur de la photographie Jeff Preiss, du producteur exécutif Nan Bush et du réalisateur américain Bruce Weber. Très ému, ce dernier s’est exprimé : « Tout d’abord, je veux remercier Thierry et Cannes Classics de nous avoir donné la chance de montrer notre film au Festival. Je souhaiterais également remercier Agnès B. de nous avoir aidés à faire ce film et tous les gens de Wild Side qui nous ont permis de le sortir dans le monde. »

« C’est un moment très émouvant pour nous, a-t-il poursuivi. J’aurais souhaité que Chet soit présent avec nous pour partager ce moment. C’était quelqu’un que j’aimais énormément. J’éprouve pour lui quelque chose de l’ordre de l’amour ou de la fascination. La première fois que j’ai montré ce film à Los Angeles, c’était à la salle Tony Bill et je m’en souviens comme d’une projection magique, parce que les spectateurs allaient jusqu’à faire l’amour pendant le film. Je compte sur vous pour en faire de même. » (rires)