Compétition : « Il Divo » de Paolo Sorrentino

Après Gomorra, Il Divo est le deuxième film italien à entrer dans la course à la Palme d’Or. Réalisé par Paolo Sorrentino, dont c’est la troisième venue au Festival de Cannes après Les Conséquences de l’amour en 2004 et L’Ami de la famille en 2006, ce long-métrage dresse le portrait de Giulio Andreotti, une figure emblématique de la vie politique italienne depuis quatre décennies. Un rôle tenu par Toni Servillo, également présent au générique de Gomorra. Calme, sournois, impénétrable, ce politicien qui, au début des années 90, avance inexorablement vers son septième mandat de Président du Conseil, a pour seule satisfaction la conservation du pouvoir. Un pouvoir qu’il aime, figé et immuable depuis toujours. Insensible aux attentats terroristes et aux accusations infamantes, il reste égal à lui-même… Jusqu’à ce que la Mafia lui déclare la guerre. Les choses pourraient alors changer à moins que ce ne soit qu’une apparence…

« Quand j’ai commencé à me documenter sur Andreotti, parce que j’avais envie de faire un film sur lui depuis toujours, je suis tombé sur une littérature considérable et contradictoire qui m’a littéralement donné le vertige, raconte le cinéaste. Pendant longtemps, j’ai pensé que tout ce « matériel » ne pourrait jamais converger vers une même ligne directrice, comme l’exigent les règles d’un film. En outre, cette image d’Andreotti comme quintessence de l’ambiguïté, c’est ainsi qu’il est perçu par les chercheurs, les journalistes et les citoyens italiens, est aussi une caractéristique avec laquelle il a toujours joué et spéculé. Une dualité constante entre un masque d’homme normal et prévisible et une vie privée faite de mystères et de ténèbres qui fait d’Andreotti une source inépuisable d’anecdotes. »