Compétition : « La Frontière de l’aube » de Philippe Garrel

Deuxième des trois longs-métrages français en Compétition, La Frontière de l’aube de Philippe Garrel est présenté ce jeudi à Cannes. Le cinéaste français connaît bien le Festival pour y avoir montré plusieurs de ses films que ce soit en Section Parallèle (Marie pour mémoire en 1968, Le Lit de la vierge en 1969, Le Révélateur en 1970, Le Berceau de cristal en 1976, Liberté la nuit en 1984, Paris vu par’ 20 ans après la même année et Elle a passé tant d’heures sous les sunlights en 1985) ou dans la section Cannes Classics (La Cicatrice Intérieure en 2004). Cette année, il revient sur la Croisette avec l’histoire d’une romance, celle qui se noue entre une star de cinéma délaissée par son mari et un jeune photographe journaliste venu faire un reportage sur elle. Les deux rôles principaux sont tenus par Laura Smet et Louis Garrel, le fils du cinéaste.

Philippe Garrel explique le choix du titre de ce fim tourné en noir et blanc : « Pendant l’écriture, le film s’est appelé Le Ciel des anges, c’était dans une phrase que j’avais trouvée dans « Blanche ou l’oubli » de Louis Aragon. Ca me plaisait bien, mais j’étais un peu contrarié par le côté néo-catholique. Et une nuit, à quatre heures du matin, j’ai pensé à La Frontière de l’aube, qui évoquait à la fois le thème du suicide et celui du spectre. J’ai tourné le film avec ce titre en tête, ce qui me donnait une clé pour chaque séquence. Peut-être est-ce un titre trop délibérément poétique. J’ai connu un metteur en scène, Pierre Romans, qui disait qu’un acteur ne doit jamais jouer poétique, et que pour être poétique, il fallait jouer de manière réaliste, avec une certaine trivialité. J’ai trouvé cela juste et depuis, je me suis mis à penser ça de tout, y compris de la manière de faire des plans. La poésie, au cinéma, elle ne peut que se dégager inconsciemment. Elle surgit si le film a une âme. »