Conférence de presse : « Chelsea On The Rocks »

Lors de la conférence de presse du film Chelsea On The Rocks, le réalisateur Abel Ferrara, accompagné des acteurs Dennis Hopper, Jamie Burke et Shanyn Leigh, et des producteurs Jen Gatien et Christ Zois, a répondu aux questions des journalistes. Morceaux choisis.

Dennis Hopper sur son expérience au Chelsea Hotel :

« Je me suis rendu pour la première fois à New York quand j’avais 18 ou 19 ans. Je travaillais pour la Warner à l’époque. Je suis descendu au Chelsea Hotel pour y vivre plusieurs mois. Je m’y sentais en sécurité, il y avait des gens comme Bob Dylan, c’était une époque absolument formidable pour moi. Je créais beaucoup, on vivait tous de manière un peu marginale, on tentait des choses… Certains sont tombés, d’autres ont réussi à se frayer un chemin vers le succès. C’était une époque très intéressante. »

Jen Gatien sur l’urgence de ce documentaire :
« La nouvelle direction de l’hôtel s’est installée avec son manager. Stanley Bard a géré l’hôtel de la façon que vous connaissez. Il avait des partenaires financiers qui étaient jusqu’alors restés à l’écart. Ils ont subitement décidé de prendre les choses en main. Le quartier était difficile il y a 15 ans. Puis grâce à l’arrivée de galeries d’art, de boutiques, grâce au développement de Manhattan, le quartier s’est métamorphosé. Stanley a complètement perdu le contrôle. Aujourd’hui, une société de management a commencé à expulser un grand nombre de locataires, comme moi par exemple. »

Abel Ferrara sur le style adopté pour ce film :
« Vous essayez de trouver la beauté dans votre vie, de donner un sens à votre existence. En tant que réalisateur, je pense que c’est votre but de rechercher ce qu’il y a d’ultime dans votre vie, de rechercher la beauté dans les ténèbres. En utilisant la forme du documentaire, on a constamment essayé de disséquer la structure du film afin de ne pas rester coincé dans un style strictement narratif de 90 minutes. »

Christ Zois sur les intentions d’Abel Ferrara :
« Quand on a discuté du projet avec Abel, il nous a dit qu’il ne chercherait pas à faire quelque chose de romantique. Il voulait se pencher sur la vie des gens qui luttent avec héroïsme contre ce système, et pas seulement des personnes connues mais aussi des anonymes. De ce point de vue, il s’est intéressé à tous les recoins sombres de la vie humaine. »