Conférence de presse : « Vicky Cristina Barcelona »

A l’occasion de la présentation Hors Compétition de "Vicky Cristina Barcelona", le réalisateur Woody Allen et les actrices Penélope Cruz et Rebecca Hall ont répondu aux questions des journalistes.

A l’occasion de la présentation Hors Compétition de Vicky Cristina Barcelona, le réalisateur Woody Allen et les actrices Penélope Cruz et Rebecca Hall ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.

Penélope Cruz sur l’emploi de l’espagnol et de l’anglais dans le film :
« Nous devions sans cesse passer de l’espagnol à l’anglais, car le personnage de Javier ne supporte pas le fait que mon personnage ne parle pas anglais devant des gens qui ne parlent que l’anglais… J’ai aimé cette liberté que nous a donnée Woody de passer d’une langue à l’autre et d’improviser. Mais en anglais, j’avais peur de changer quoi que ce soit : comment voulez-vous modifier une réplique écrite par Woody Allen ? »

Woody Allen sur le fait de savoir s’il a déjà été tenté de vivre dans un ménage à trois :
« C’est déjà dur de vivre avec une autre personne… Pour les personnages de ce film, il y a une alchimie qui fait que cette situation de ménage à trois leur convient. Dans la réalité, la plupart des gens ne pourraient pas supporter longtemps ce schéma de vie. Dans un film, je peux explorer cette situation, parce que mes personnages sont « larger than life ». »

Woody Allen sur le choix de tourner à Barcelone :
« Des gens de Barcelone m’ont appelé pour me proposer de tourner un film là-bas, qu’ils financeraient. J’ai dit « Bien sûr, j’adore l’Espagne, j’adore Barcelone », donc j’ai écrit une histoire avec l’idée que ce serait tourné à Barcelone. »

Les actrices sur leur personnage :
Rebecca Hall :
« Ca me semble intéressant de partir du côté stéréotypé d’un personnage pour ensuite trouver ce qui, en lui, est tout à fait contraire à ce stéréotype. C’est ce qui m’a plu chez elle. Woody sait très bien montrer ce type d’ambivalence. »
Penélope Cruz :
« J’ai beaucoup ri en lisant le scénario, mais quand j’ai commencé à me préparer pour le rôle, je n’ai vu que le côté dramatique. Je me mettais de plus en plus dans la peau du personnage, j’explorais son côté sombre, sa souffrance. J’avais oublié tout le côté comique. Après, quand j’ai vu le film, j’ai de nouveau beaucoup ri. Je suis très reconnaissante envers Woody de m’avoir poussée dans cette direction : il fallait que je ne sois pas consciente de l’aspect comique. Cela ne peut se produire que lorsque le cinéaste est un génie : il vous fait faire des choses que vous n’aviez même pas imaginées… »

Woody Allen sur l’aspect romantique du film :
« Je voulais que le côté tragique vous cueille à la fin du film. Je souhaitais donc raconter une histoire romantique plaisante, une histoire d’amour avec des moments amusants, mais à la fin du film, je voulais qu’on ressente une tristesse, liée au sentiment de remord. Je voulais que la dimension tragique ne soit pas omniprésente, mais apparaisse de façon subtile. »