Conférence de presse : « What Just Happened »

Pour la présentation Hors Compétition du film de clôture What Just Happened, le réalisateur Barry Levinson, l’acteur Robert De Niro ainsi que les producteurs Art Linson et Todd Wagner se sont réunis en salle de conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes. Propos rapportés.

Art Linson sur le fait de se moquer d’Hollywood :
« C’est une comédie sur le désespoir, sur la tricherie… Est-ce que c’est un « Fuck-you movie » adressé aux pontes d’Hollywood ? Franchement non. J’ai été souvent plus idiot que les personnes que j’ai l’habitude de considérer comme idiotes. Notre intention était, à partir d’un point de vue sérieux, de montrer à quel point ce milieu, vu de l’intérieur, peut être risible. »

Barry Levinson sur la manière de filmer Los Angeles :
« Le concept et la façon d’Hollywood de fonctionner est très différente maintenant, parce que beaucoup de tournages ne se font plus uniquement dans le studio. Du coup, on passe des heures sur les autoroutes à traverser la ville d’est en ouest. On a juste voulu montrer l’évolution du business et ses conséquences pour les gens qui y travaillent. »

Barry Levinson sur le fait d’avoir convaincu les acteurs de se moquer de leur image :
« Ils étaient très demandeurs. Dans le cas de Bruce Willis, il était plus qu’enchanté de mettre les pieds dans le plat, de tourner son image en ridicule, de se montrer sous un mauvais jour. Nous lui avons envoyé le scénario en lui expliquant de quoi il s’agissait, que Bob serait également de la partie, que c’était adapté du livre d’Art Linson. Il nous a rappelés le lendemain pour nous dire qu’il trouvait ça génial, qu’il voulait absolument le faire. Il ne s’est même pas embêté à appeler son agent pour déclencher la procédure contractuelle. Il était plus que ravi d’y participer, de même que Sean Penn. »

Barry Levinson sur ce que Cannes représente pour l’industrie du cinéma :
« Il est connu pour être une rampe de lancement incontournable pour un film. Pour le producteur, pour le studio, pour le réalisateur, c’est primordial. Donc, on fait toujours en sorte lors de la production d’un film de le finir pour Cannes. Ce festival a une grande visibilité aux Etats-Unis. C’est pourquoi Art l’a utilisé dans son film. Le cinéma est international ; vous ne pouvez plus vous contenter uniquement du territoire américain. Vos films ont besoin d’être vus à travers le monde. Cannes est très important, car il donne le ton du marché international. D’un point de vue humain, c’est aussi une plate-forme essentielle. C’est très important d’être apprécié à Cannes, cela compte beaucoup. »

Robert De Niro sur sa méthode d’acteur :
« Il y avait tellement de vécu dans ce rôle. J’étais juste inquiet à cause du rythme qu’a insufflé Art dans son scénario ; il a un grand sens du timing et de la comédie. J’étais obnubilé à l’idée de respecter ce rythme. Un peu à l’image de David Mamet qui écrit d’une certaine manière, vous devez absolument savoir ce que vous faites, vous devez maîtriser vos dialogues à la perfection. C’est ce que j’ai ressenti sur ce tournage. On a un peu improvisé, mais au final vous vous devez d’être précis. »

Art Linson sur sa collaboration avec Robert De Niro :
« C’est un privilège d’écrire une scène et de le regarder l’interpréter, parce qu’elle prend corps devant vos yeux. Elle devient plus complexe, elle vous surprend, et vous vous dites : « Mon Dieu, était-ce si désespéré ? Etait-ce si horrible ? » Il emmène cette scène ailleurs. C’est très surprenant. »