Un Certain Regard : « Tyson » de James Toback

Tyson explore… Tyson. Avec ce documentaire présenté dans la section Un Certain Regard, le réalisateur James Toback donne la parole à un champion déchu mais sincère.

Tyson explore… Tyson. Avec ce documentaire présenté à Un Certain Regard, le réalisateur James Toback donne la parole à un champion déchu mais sincère. Ce dernier revient sans détour sur sa vie et sa carrière sur le ring. Porté par une éloquence innée, son récit est tour à tour choquant, drôle et féroce. Ce portrait part des premiers souvenirs de Tyson, ceux de son enfance dans les rues les plus pauvres de Brooklyn. Il suit son entrée dans le monde de la boxe sous la houlette de son coach Cus D’Amato et retrace son parcours tumultueux sur le grand huit de la gloire mondiale, ses triomphes et ses revers.

« C’est une tragédie grecque au sens où il s’agit d’un homme qui part de rien, explique James Toback, un type issu d’un milieu très modeste pour employer un euphémisme, qui atteint des sommets inouïs, et dont la propre démesure finit par entraîner la chute. Et c’est même une double tragédie antique en un sens, parce qu’il revient, reconquiert sa gloire et s’effondre encore, terrassé à nouveau par ses propres excès. »

Le soir de la présentation de Tyson dans la salle Debussy, le réalisateur James Toback et l’ancien boxeur Mike Tyson ont adressé quelques mots à l’audience : « C’est un immense plaisir d’être présent ce soir, a déclaré James Toback. Déjà lorsqu’on tournait il y a un an, j’avais une soirée de ce genre dans un coin de ma tête. J’ai l’impression que ce film était destiné au Festival de Cannes. Quand Thierry Frémaux est venu à Los Angeles, je l’ai kidnappé, mis dans le coffre d’une voiture et lui ai montré un bout-à-bout du documentaire pour qu’il m’invite ici… Je voulais juste vous dire que le portrait qui se dégage de Tyson est celui d’une personne très complexe, une icône et un merveilleux être humain. »

Et Mike Tyson d’ajouter : « J’apprécie sincèrement l’accueil que vous me réservez ce soir. Je n’ai jamais vécu ce genre d’expérience dans toute ma carrière. A l’époque, j’étais sur le point de rejoindre une réunion en cure de désintoxication quand James m’a appelé. Il m’a expliqué qu’on pourrait faire un bon film. Je ne l’ai pas cru. Je ne savais pas à quel point ce documentaire pouvait être aussi intense. Je suis un athlète, le cinéma ce n’est pas mon domaine. Quand j’ai décidé d’embrasser ce projet, je l’ai fait avec honnêteté. »