Avec Tsai Ming-Liang, la Compétition s’offre un nouveau « Visage »

Tsai Ming-Liang
Le réalisateur taïwanais entre en lice pour la Palme d’Or.

Pour ce dernier jour de la Compétition, le Festival de Cannes met à l’honneur le réalisateur taïwanais Tsai Ming-Liang à travers la présentation de son nouveau long-métrage, Visage, interprété par trois acteurs français : Fanny Ardant – dont le premier film en tant que cinéaste, Cendres et Sang, est en lice pour la Caméra d’Or, Laetitia Casta et Jean-Pierre Léaud. Ce projet issu d’une invitation du musée du Louvre à l’égard de Tsai Ming-Liang met en scène un réalisateur taïwanais décidé à tourner l’histoire du mythe de Salomé dans l’enceinte même de ce haut lieu culturel. Bien qu’il ne parle ni anglais ni français, ce dernier tient absolument à confier le rôle du roi Hérode au comédien Jean-Pierre Léaud. Et pour donner à ce film quelque chance de percer au box-office, la production engage, pour le rôle de Salomé, une top-model de renommée internationale. Mais le tournage ne va pas se dérouler comme prévu…

Connaissant bien le Festival de Cannes pour y avoir dévoilé en Compétition The Hole en 1998, Et là-bas, quelle heure est-il ? en 2001 ou encore l’œuvre collective Chacun son Cinéma Hors Compétition en 2007, Tsai Ming-Liang n’en revient toujours pas d’avoir été contacté par le musée du Louvre pour faire ce film, véritable hommage au cinéma de François Truffaut. "Face à ce gigantesque musée, si connu du monde entier, et qui conserve tant d’oeuvres d’art depuis des siècles et des siècles, c’était un défi sans précédent pour moi, confie-t-il. Je me disais : "comment puis-je réaliser une oeuvre qui puisse être côte à côte avec les autres chefs-d’œuvre qui ont traversé les âges et le temps et qui sont absolument uniques ?" Ce qui m’a rassuré, c’est lorsque je me suis retrouvé sous la pyramide conçue par M. Pei et je me suis dit, il suffit d’être soi-même, il suffit de faire ce que j’ai envie de faire, de faire ce que je pense devoir faire, alors je pourrais être accepté et toléré par ces géants qui ont traversé le temps." Quant à sa façon de filmer, Tsai Ming-Liang la définit comme similaire au travail d’un peintre. "Chacun de mes films est un tableau, et ici c’est un grand tableau qui ne présente pas de logique dans sa dramaturgie telle que nous en avons l’habitude, explique-t-il. J’ai aboli certaines logiques pour ne montrer qu’un monde de rêve entremêlé avec celui de la réalité."

 

La Conférence de Presse