Conférence de presse : Michael Haneke dénoue son « Ruban blanc »

Le réalisateur autrichien Michael Haneke a expliqué ses intentions avec "Le Ruban blanc" en conférence de presse.

Toute l’équipe du film Le Ruban blanc s’est retrouvée en salle de conférence de presse pour répondre aux questionnements des journalistes. Le réalisateur Michael Haneke était accompagné de ses acteurs Ulrich Tukur, Burghart Klaussner, Reiner Bock, Christian Friedel et Léonie Benesch. Extraits rapportés.

Michael Haneke sur les thèmes du Ruban blanc :
"J’ai à l’esprit ce projet depuis plus d’une dizaine d’années. Je souhaitais évoquer un groupe d’enfants à qui l’on inculque des valeurs absolues et la façon dont ils intériorisaient cet absolutisme. Je tenais à en décliner les conséquences, à savoir un terrorisme de toutes sortes. Si l’on érige à l’absolu un principe, que ce soit un idéal politique ou religieux, il devient inhumain. J’avais pensé La main droite de Dieu comme titre éventuel. Ces enfants se prennent pour la main droite de Dieu ; ils en ont compris les lois et suivent les idéaux à la lettre. Ils deviennent alors les punisseurs des autres qui ne vivent pas selon leurs principes. C’est de cette façon que le terrorisme prend sa source. Ce film ne doit pas uniquement être considéré comme une oeuvre sur le fascisme."

Ulrich Tukur sur son rôle du Baron :
"J’étais ravi d’avoir l’occasion de jouer pour la première fois sous la direction de Michael Haneke. J’ai trouvé son scénario d’une précision extraordinaire ; le film a tenu ses promesses. Je ne vois pas cette situation aussi désespérée. C’est vrai que Haneke montre des personnages froids, réprimés, mais aussi des personnages remplis d’espoir comme cet amour tendre innocent et merveilleux entre l’instituteur et la jeune nurse. Le film présente un microcosme de cette société allemande, une société qui a disparu sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale."

Burghart Klaussner sur son rôle du Pasteur :
"J’étais très heureux de pouvoir incarner un homme dont les actes allaient avoir des répercussions après la Deuxième Guerre mondiale. Il est lui aussi prisonnier de sa famille, de même qu’il ne peut se libérer de cette fausse pensée."

Michael Haneke sur la violence :
"Je pense que la violence est présente dans tous mes films. Lorsqu’on vit dans notre société, il n’y a pas moyen de l’éviter, de contourner ce problème. Par contre, dans d’autres oeuvres, j’ai traité d’avantage la représentation de la violence dans les médias, de la façon dont elle est exploitée. Pour moi, ce qui compte, c’est de trouver une équation au sujet que je cherche à développer. Je ne peux dire à l’avenir si je vais revenir sur cette thématique. Chaque film, chaque sujet doit définir sa propre voix."

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