L’équipe du film « Bright Star » en conférence de presse

Jane Campion devant les journalistes pour la présentation de "Bright Star"

A l’occasion de la présentation en Compétition de Bright Star, la réalisatrice Jane Campion, les acteurs Ben Whishaw et Abbie Cornish, le directeur de la photographie Greig Fraser ainsi que les producteurs Jan Chapman et Caroline Hewitt ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.

Jane Campion sur son intérêt pour Keats :
"J’ai lu la biographie de Keats écrite par Andrew Motion et je suis aussitôt tombée dans un autre monde. Le récit de ces deux personnages m’a vraiment emballée et m’a tellement excitée. C’était en même temps enchanteur et douloureux. Vous pouvez l’explorer de différentes façons à travers les lettres de Keats qui sont vraiment vivantes, pleines de philosophie, de badinage, et à travers ses poèmes. Au départ, je ne me sentais pas tellement à l’aise avec ces poèmes. Vous en faites l’apprentissage et vous gagnez en confiance. J’ai bien aimé cette aventure et je suis triste de quitter ce projet."

Ben Whishaw sur la poésie de Keats :
"Je ne le connaissais pas bien. J’avais une sorte d’idée préconçue sur l’époque romantique en général, ce n’était pas vraiment ma tasse de thé pour ainsi dire. Moi, je préfère les poèmes modernes avec des vers courts, assez tendus et différents. J’ai appris à apprécier le luxe et la sensualité de sa poésie. Quand vous faites des recherches sur un poète, vous tombez un peu amoureux de cette personne. A travers son récit et en lisant ses lettres, il est devenu pour moi irrésistible et il m’a beaucoup inspiré. Et comme Jane, je porte un peu le deuil de ce film."

Abbie Cornish sur la dichotomie couture / poésie :
"Jane était très portée sur cette image de la couture au début, elle s’est concentrée énormément là-dessus. Fanny adore confectionner des vêtements et Keats aussi. Lorsqu’il se lance dans la poésie, c’est un espace où il est tout seul, dans un monde imaginaire. Je pense qu’il y a un lien, d’une façon ou d’une autre, entre ces deux univers. A cette époque-là, les femmes n’avaient pas beaucoup de possibilités pour s’exprimer. Elles se limitaient à faire de la couture et à attendre. Il y a un rythme, on fait entrer l’aiguille et on la fait ressortir. En soi, c’est de la poésie. La couture, c’est une forme de méditation, c’est un peu le fil rouge du film, une sorte de trajectoire."

Jane Campion sur la notion de biopic :
"Ce n’est pas un film biographique, c’est un film inspiré par leur histoire, racontée du point de vue de Fanny. C’est une histoire d’amour basée sur un travail de documentation et des lettres. Avec un biopic, on commence par la naissance, on suit toute la vie et on termine par le décès. Et on s’intéresse à différents nouveaux de la personnalité. Le biopic est assez frustrant comme genre, il ne vous donne pas l’opportunité d’avoir l’espace ou les détails nécessaires à la compréhension du film."

CONSULTER LA FICHE FILM