L’équipe du film « Visage » en conférence de presse

Tsai Ming-Liang devant les journalistes pour la présentation de "Visage"

A l’occasion de la présentation en Compétition de Visage, le réalisateur Tsai Ming-Liang, les acteurs Fanny Ardant, Laetitia Casta, Jean-Pierre Léaud, Yi-Ching Lu et Kang-Sheng Lee, le Président directeur du Musée du Louvre Henri Loyrette ainsi que les producteurs Marianne Dumoulin, Jacques Bidou et Vincent Wang ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.

Tsai Ming-Liang sur la genèse du projet :
"L’invitation du Louvre était pour moi comme une pression énorme. Je ne savais pas comment y faire face. Je me sentais perdu, surtout devant les collections et les tableaux du Louvre. D’abord, il fallait que je comprenne ces œuvres. Elles m’ont beaucoup inspiré, surtout les grands tableaux avec des thèmes historiques. Et à un moment, j’ai découvert le personnage de Saint-Jean-Baptiste de Léonard de Vinci, j’étais vraiment émerveillé et ému. A partir de ce saint, j’ai trouvé le personnage de Salomé. Mais ma première idée, c’était de permettre la rencontre entre Kang-Sheng Lee et Jean-Pierre Léaud. Le visage de Jean-Pierre Léaud fait partie de toute ma création. Ce visage est un peu comme une œuvre qu’on peut trouver dans un musée, il signifie l’esprit de la liberté de création."

Jean-Pierre Léaud sur sa collaboration avec Tsai Ming-Liang :
"Je suis extrêmement ému d’être à 65 ans ici au Festival de Cannes comme j’y étais il y a 50 ans avec Les Quatre Cents Coups de François Truffaut. Il s’est passé un miracle réel, c’est que le film de Tsai Ming-Liang est complètement dédié à François. On le voit partout dans son film. Il est la pièce ouvrière du cinéma. De plus, on sait cette année qu’il s’agit du cinquantième anniversaire de la Nouvelle Vague. Et bien il y a aussi une nouvelle vague chinoise avec Tsai Ming-Liang. J’ai pris un énorme plaisir à jouer avec lui, j’ai retrouvé la spontanéité que j’avais dans Les Quatre Cents Coups."

Tsai Ming-Liang sur l’importance de l’eau dans son film :
"L’eau, c’est quelque chose de tellement merveilleux. Elle est le fil conducteur du film, on voit Fanny chercher Antoine sur le trottoir où il y a de l’eau. Et puis on voit le personnage de Laetitia qui est dans l’eau pour chercher Saint-Jean-Baptiste. Et quand l’eau est calme, c’est comme un miroir, ça évoque un proverbe bouddhiste : "Fleurs dans le miroir, lune dans l’eau."

Tsai Ming-Liang sur son travail de l’image :
"Je dirige mon film un peu comme un peintre. L’image est tellement importante, c’est l’élément le plus central d’un film, donc je concentre tous mes efforts sur la façon dont je vais présenter mes plans."

Laetitia Casta sur la dichotomie mannequin / comédienne :
"Je n’ai jamais eu l’impression de séparer ces deux choses. Ce sont les autres qui font ça, parce que cette image de mannequin paraît un peu artificielle, mais en même temps, je me suis très vite aperçue que l’image de la comédienne n’en était pas loin, puisqu’on est toujours quelque part dans une forme de représentation. Après, on véhicule l’émotion en tant que comédienne, mais il est vrai que Tsai Ming-Liang n’a pas eu peur de mon passé, il s’est servi de tout, il me l’a dit clairement, il m’a demandé d’en parler aussi. Du coup, je me senti très libre d’être tout ce que je suis entièrement."

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