La Compétition se poursuit avec « The Time That Remains » d’Elia Suleiman
Avec la présentation en Compétition de The Time That Remains, Elia Suleiman signe son retour sur la Croisette deux ans après la sélection Hors Compétition du film collectif Chacun son Cinéma à la réalisation duquel il a participé. Cette fois, le metteur en scène palestinien, qui a été membre du Jury en 2006 et qui s’est vu remettre le Prix du Jury pour Intervention Divine en 2002, nous livre un film à résonance autobiographique, divisé en quatre chapitres, et portant sur sa famille, de 1948 à nos jours. Mêlant les propres souvenirs du cinéaste à ceux de ses parents, The Time That Remains dresse un portrait de la vie quotidienne de ces Palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et qu’on nomme "Arabes-Israéliens".
"Mes films s’inspirent de ma vie quotidienne. Lorsque l’on vit dans une zone aussi sensible que mon pays, la politique en fait partie, confie Elia Suleiman. Il se trouve que la Palestine fait l’objet d’une surexposition médiatique qui l’a livrée en pâture aux idéologies tant de droite que de gauche. J’ai donc été mis au défi de m’écarter autant que possible de cette approche médiatique en faisant un film qui ne donne pas de leçon d’histoire. Ce que je veux montrer, ce sont des instants d’intimité à l’intérieur d’une famille, dans l’unique espoir de provoquer le plaisir du spectateur et d’atteindre une certaine vérité cinématographique. Si j’atteins ce but, le film prend une dimension universelle et, dès lors, le monde lui-même devient la Palestine. Si, d’aventure, cela suscite chez certains spectateurs un intérêt pour la dimension politique du film, ils peuvent se rendre dans une bibliothèque ou une librairie – plutôt que de rester devant leur télévision – pour en apprendre un peu plus sur la vie de ces personnages qui les ont touchés."