Conférence de presse de Chantrapas d’Otar Iosseliani

Martine Marignac © FIF/L. Haegeli







Otar Iosseliani, dont le dernier film Chantrapas a été présenté aujourd’hui Hors Compétition s’est livré aux questions des journalistes. Il était accompagné de sa productrice depuis 18 ans, Martine Marignac et du jeune acteur du film, Dato Tarielashvili. Extraits.

 

Sur Chantrapas

Je voulais faire un film sur quelqu’un qui dans son métier est têtu. Je pensais à un savant ou un dentiste, mais ma productrice Martine Marignac m’a convaincu de choisir un cinéaste. Mais ça n’a rien à voir avec mon expérience personnelle. Mes films étaient interdits, mais ça ne me faisait pas mal.

 

Sur le monde d’aujourd’hui

On croyait que tout irait bien après le bolchevisme. Mais le capitalisme sauvage est arrivé : dégueulasse, sale, détestable. Dès que ce monstre sauvage surgit, on ne peut plus rien faire.

 Je commence à devenir très inquiet quand on prononce très souvent le mot « démocratie ». Je commence à devenir très inquiet quand la majorité gagne. Je suis très inquiet de voir le nombre de crétins qui augmente sur cette planète.


Sur la difficulté de produire « des films d ‘auteur »

Martine Marignac : Pour paraphraser Malraux, il y a toujours eu un mouvement de balancier entre art et industrie, mais aujourd’hui l’industrie a pris le pas sur l’art. Pour Chantrapas, s’il n’y avait pas eu un apport d’argent privé russe de divers sponsors, on n’aurait pas pu monter le film, et ça pour la première fois depuis 20 ans. On a fait ce film grâce à la notoriété d’Otar et quelques amis, contre les lois du marché européen.