Conférence de presse Un Homme qui crie de Mahamat Saleh-Haroun

Mahamat-Saleh Haroun © AFP

La conférence de presse du film Un Homme qui crie de Mahamat Saleh-Haroun s’est déroulée ce midi. Le réalisateur était accompagné des acteurs Emile Abossolo M’bo, Youssouf Djaoro, Diouc Koma et de la monteuse Marie-Hélène Dozo. Extraits.

 

L’impact des conflits sur le film :

Mahamat Saleh-Haroun : La semaine dernière, il y avait encore des affrontements. Cette situation de violence est toujours là. Mais quand on tourne il faut s’en affranchir ou au contraire s’en saisir pour la mettre dans le film. Dans cette situation, on ne peut pas faire du divertissement. Mes parents ont prié pendant le tournage pour que toute l’équipe rentre chez elle.

 

Concernant le choix de tourner le film en français :

Mahamat Saleh-Haroun : Je parle français et je suis Tchadien. C’est la langue officielle avec l’arabe. Ce choix c’est aussi du pragmatisme car tout le monde dans l’équipe ne parlait pas arabe. C’est une réalité, on parle français au Tchad.

 

Sur le thème récurrent des relations père/fils :

Mahamat Saleh-Haroun : Si j’en parle souvent c’est parce que cette guerre est perpétrée par des hommes et elle se transmet de père en fils. Je crois aussi qu’il n’y a pas de père cinématographique africain, il n’y a pas de référent.

 

Sur le titre :

Marie-Hélène Dozo : C’est un cri contre le silence de Dieu.

Emile Abossolo M’bo : Quel que soit le pays d’Afrique, les problèmes sont toujours les mêmes avec quelques nuances. On fait toujours la guerre mais aucun pays d’Afrique ne fabrique des armes alors la seule entité qu’on peut questionner c’est Dieu.

Mahamat Saleh-Haroun : C’est une citation d’Aimée Césaire, « Un Homme qui crie n’est pas un ours qui danse. » Si il y une morale dans le film, c’est comment passer de spectateur à acteur pour modifier le cours de l’histoire.

 

Sur sa collaboration avec le réalisateur :

Diouc Koma : C’était une belle expérience, nous avions déjà fait un film ensemble. J’ai opté pour un jeu minimaliste afin de perdre mon côté parisien et pour rentrer dans la peau d’un jeune tchadien.

 

G.F.