L’arbre de Julie Bertuccelli, film de clôture du 63e Festival de Cannes.

Julie Bertuccelli

La réalisatrice française Julie Bertuccelli va clôturer le 63e Festival de Cannes avec son 2e long métrage, L’arbre. Son film, adapté du premier roman de Judy Pascoe, « L’arbre du père », a pour thème le deuil et met en vedette Charlotte Gainsbourg.

Le film se passe en Australie, où Dawn (Charlotte Gainsbourg) et Peter (Aden Young) vivent heureux avec leurs quatre enfants à l’ombre de leur gigantesque figuier. Lorsque Peter meurt brutalement, chacun, pour continuer à vivre, réagit à sa manière. Simone (Morgana Davies), la petite fille de 8 ans, croit que son père vit à présent dans l’arbre. Un jour elle initie Dawn à son secret…

Julie Bertuccelli a tout de suite été très inspirée par le roman de Judy Pascoe et si elle a décidé de le tourner en Australie, ce n’est pas seulement parce que l’histoire s’y déroule mais parce que son film pouvait sortir enrichi de ce lieu. Elle a cherché le bon arbre, dans le bon paysage, et a vu près de 1000 arbres dans la région du Queensland où il y a beaucoup de figuiers de Moreton bay. « Le film utilise la force primitive de la nature comme miroir des sentiments. C’est pourquoi il était capital de tourner en Australie, où la nature et ses excès parfois hallucinants sont au centre de tout. »

Elle est donc allée à l’autre bout du monde pour raconter cette histoire : « Le travail du deuil s’apparente à l’exil, il nous arrache à l’autre, il nous arrache une partie de nous-mêmes. C’est un voyage que l’on entreprend pour arriver à se détacher de l’autre tout en le gardant à l’intérieur de soi, comme un exilé tente de garder en lui un lien avec ses racines. »

La réalisatrice a voulu, grâce à cette histoire, traiter de la façon dont on réagit face à la mort et comment la tristesse peut trouver refuge dans l’imagination. « Quand des choses terribles vous arrivent, vous savez que vous devez vivre avec votre peine. Mais vous pouvez aussi la transformer en une source d’inspiration créatrice. »

La réalisatrice, qui a fait de nombreux documentaires remarqués, puise de l’inspiration de cette expérience: « dans le documentaire, tout peut arriver, on ne peut pas tout prévoir, tout planifier. Je veux garder cette force et rester attentive à ce que la réalité nous offre. »

A l’issue de la cérémonie de clôture du 63e Festival de Cannes au Grand Théâtre Lumière, le film sera projeté à 19h45 et à 23h.
 

E.B