Mardi, après Noël : Muntean au coeur de l’intimité maritale

Pour sa première apparition à Cannes, le cinéaste présente ce jeudi à Un Certain Regard son quatrième long métrage, inspiré des aléas de la vie conjugale (Salle Debussy, 14 heures, 22h15). Sa présence marque l’affection particulière du Festival de Cannes pour la nouvelle génération de réalisateurs roumains de l’ère post-Ceaucescu.

Auteur avec Rage (Furia, 2002), d’un premier long-métrage remarqué, Radu Muntean occupe aujourd’hui avec Cristi Puiu, également sélectionné cette année pour Un Certain Regard, une place de choix au sein de la nouvelle vague qui anime le cinéma roumain. Un cinéma engagé, désormais libéré des chaînes d’une dictature où il était très contrôlé, mais qui se développe en marge des circuits de subventions officielles. Celles, accordées encore aujourd’hui par l’État roumain aux anciens cinéastes en vogue sous la dictature de Ceaucescu.

Cette nouvelle génération a trouvé à Cannes une tribune privilégiée pour s’exprimer. Ainsi, Cristi Puiu, prix Un Certain Regard en 2005 pour La mort de Dante Lazarescu, ou Corneliu Porumboiu, Caméra d’Or en 2006 pour 12h08, à l’Est de Bucarest, ont posé le premier jalon d’un renouveau prometteur. Mais c’est en 2007 qu’est survenu son véritable couronnement avec la Palme d’Or décrochée par Christian Mungiu pour long-métrage, 4 mois, 3 semaines, 2 jours. La première du cinéma Roumain.

Loin d’agiter le spectre des années Ceaucescu (Abordées cette année Hors Compétition avec L’autobiographie de Nicolae Ceaucescu, d’Andrei Ujica), Mardi, après Noël revient sur les tourments de Paul Hangaru, mari infidèle confronté aux choix qui découlent d’une relation extraconjugale passionnée. « J’ai essayé de mettre dans mon film cette sensation voyeuriste que peut susciter l’observation intérieure des maisons de gens, la cuisine ou encore la chambre d’un couple, explique le réalisateur. L’intimité maritale peut être plus captivante que le meilleur des films d’action ».

B.P.