Outrage, retour aux sources pour Takeshi Kitano

Le réalisateur Takeshi Kitano.

Après trois longs métrages à l’essence autobiographique, Kitano se replonge dans l’univers sanglant des yakuzas avec Outrage, présenté en Compétition ce lundi à Cannes (Grand Théâtre Lumière, 12 heures, 22h30).

 

Ses trois derniers films ont longtemps laissé penser que Takeshi Kitano avait définitivement laissé les yakuzas au placard. Dix ans après Brother (2000), son dernier film du genre, Outrage signe le retour attendu de Kitano à ses premières amours : les polars violents basés sur la guerre entre ces gangs qui font rage au Japon. Un genre qui a permis au réalisateur japonais d’asseoir en grande partie sa renommée internationale : « Je filme la violence de façon à ce que le spectateur ressente réellement la douleur », explique-t-il.

 

Comme c’est le cas dans la plupart de ses films, Kitano interprète lui-même le personnage principal à l’affiche de son long métrage. Cette fois, il est Otomo, une crapule chargée par son gang de réduire à néant un ancien de l’organisation. « J’ai travaillé dans les limites du genre, mais j’ai ajouté des ingrédients inattendus dans le scénario, ajoute le réalisateur. J’ai aussi cherché de nouvelles façons d’orchestrer la violence et les meurtres ».

 

Avec Outrage, Kitano le réalisateur offre à ses fans une nouvelle facette de Kitano l’acteur, peu habitué aux rôles bavards. « La plupart des personnages que j’ai interprétés sont du genre impassibles. Cette fois, le film tout entier tourne autour d’un infâme yakuza qui parle sans arrêt ».

 

B.P.