Simon Werner a disparu: Interview de Fabrice Gobert

Photo du film

Présenté aujourd’hui à Un Certain Regard, Simon Werner a disparu est un premier film français sur l’adolescence, mais avec quelques pointures au générique: les producteurs de Persepolis,  Agnès Godard à l’image et Sonic Youth pour la musique originale. Le réalisateur, Fabrice Gobert, qui concourt pour la Caméra d’Or, a répondu à sa toute première interview.

C’est  votre première fois à Cannes ?
Oui. Je n’étais jamais venu au Festival, je le suivais depuis Paris, avec beaucoup de passion, mais je n’avais jamais eu l’occasion de venir  ici voir des films.

Simon Werner est votre premier long. Quel était votre tout premier film ?
J’ai réalisé un court métrage en 1998, dans le cadre d’un cours de scénarios organisé par MK2 sur le thème du respect. J’avais 25 ans, et je n’y connaissais absolument rien. Le court métrage n’était pas incroyable, donc je me suis rendu compte qu’il fallait apprendre, travailler, et j’ai multiplié les expériences :  des séries TV avec des jeunes comédiens,  une série documentaire sur les premiers films de cinéastes  (Michael Haneke, Emanuele Crialese, Lars Von Trier).

Il faut combien de temps pour faire un premier long ?
A partir du moment où j’ai eu l’idée, ça a pris cinq mois d’écriture. Ensuite, j’ai vu mes producteurs en novembre et on a commencé à préparer le film en février de l’année d’après. Comme on tournait dans un lycée avec des jeunes, il fallait qu’on tourne l’été. Donc, ils ont été pris d’une excitation féroce, en se disant qu’il fallait tourner  très vite.

C’est un conte de fées ?

Oui, surtout de se retrouver à Cannes. C’est assez incroyable comme conclusion. Quand je l’ai appris, c’était comme si j‘avais gagné la Coupe du monde. J’étais très content pour le film et pour tous ceux qui ont travaillé dessus. C’est formidable de savoir que le film va être projeté dans de bonnes conditions, et qu’il a une chance d’être vu. Il y a tellement de premiers films qui sortent chaque année.

Quel est votre premier souvenir de cinéma ?
La Bête dans La Belle et la Bête. Ça m’a fait faire des cauchemars. En le revoyant, je ne trouve pas ça très effrayant, mais à l’époque, ça m’avait énormément impressionné.

Votre première émotion ?
E.T. C’était un grand moment. J’avais 8 ou 9 ans, et je crois que j’ai beaucoup pleuré quand E.T. repart sur sa planète.

Le premier réalisateur que vous avez admiré ?
Quand j’étais lycéen, j’étais allé voir S’en fout la mort. je vivais là où l’action se déroulait. J’étais très impressionné par le film, et par Claire Denis. Mais c’est peut-être un peu bizarre de dire ça alors qu’elle est présidente du Jury Un Certain regard, il vaut peut-être mieux l’enlever…

La première personne que vous avez envie de remercier tout de suite ?
Agnès Godard qui a accepté de faire le film très vite. Beaucoup de gens ont rejoint l’aventure parce qu’elle était là. C’était un bonheur de faire le film avec elle.

Un dernier mot ?
C’est absolument génial d’être ici.

Propos recueillis par B. de M.