Un homme qui crie de Mahamet Saleh Haroun

Photo du Film

Mahamet Saleh Haroun est pour la première fois en Compétition au Festival de Cannes avec son 4ème  long métrage Un homme qui crie, projeté aujourd’hui à 12H et 22H15 au Grand Théâtre Lumière.
 Le cinéaste tchadien, déjà présent à  Cannes dans le cadre de l’Atelier de la Cinéfondation en 2005 pour son film
Daratt, y aborde des thèmes qui lui sont chers comme la guerre civile au Tchad et la figure du père.

Le film se passe au Tchad, de nos jours, dans le contexte de la guerre civile. Adam, la soixantaine, est maître nageur de la piscine d’un hôtel de luxe à N’Djamena. Lors du rachat de l’hôtel, il doit laisser la place à son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu’il considère comme une déchéance sociale. Au même moment, le gouvernement fait appel à la population pour un "effort de guerre".
« Ce n’est pas un film sur la guerre, mais sur ceux qui la subissent, qui ont le sentiment que leur propre destin leur échappe…  J’en sais quelque chose, moi qui suis un rescapé de la guerre civile au Tchad.» raconte Mahamet Saleh Haroun. Le réalisateur a en effet connu la guerre civile au Tchad, d’abord en 1980 où il a été grièvement blessé, puis 26 ans plus tard pendant les tournages de Daratt en 2006 et Expectations en 2008.  C’est donc  une réalité qu’il connait bien et qu’il souhaite montrer dans ses films.

Il s’intéresse également beaucoup aux relations père –fils, la figure paternelle est donc un thème récurrent dans sa filmographie: «La question de la filiation m’importe beaucoup : que faut-il faire pour que des valeurs soient transmises d’une génération à l’autre ? ». A travers le personnage principal du film, Adam,  Mahamet Saleh Haroun a voulu aussi évoquer les rapports sociaux et la religion: «Dans le monde actuel, on n’existe que par son statut social. Et en perdant ce statut, on perd pratiquement son identité sociale. (…) Adam prend douloureusement conscience que le cri de sa souffrance n’a en réponse que le silence de Dieu. »