Bernardo Bertolucci : « Je suis fasciné par la 3D »

Bernardo Bertolucci © AFP

À quelques heures de se voir décerner une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, le réalisateur italien d’Il Conformista (1970) et de Novecento (1976) s’est présenté devant la presse pour évoquer, parfois non sans humour, quelques souvenirs de sa carrière.

Bernardo Bertolucci revient sur la projection d’une copie restaurée d’Il Conformista lors de cette 64e édition :
« Je suis très heureux car Il Conformista n’avait pas été projeté depuis longtemps. Pour sa restauration, j’ai fait entièrement confiance à l’équipe technique. Je me demande d’ailleurs si, au lieu de restaurer un de mes films, elle n’aurait pas mieux fait de me restaurer moi ! Le plus intéressant dans ce film, c’est que pour faire comme tout le monde, le conformiste doit devenir fasciste ! ».

Le cinéaste se remémore l’accueil de Prima Della Rivoluzione (1964), son premier film présenté à Cannes, ainsi que sa venue pour Novecento (1976) :
« Je me souviens que Prima Della Rivoluzione avait été massacré par la critique italienne. En revanche, les journalistes français avaient adoré le film. Pour Novecento, je n’ai pas souhaité que le film soit présenté en Compétition. Je le trouvais trop long et trop hollywoodien. Costa-Gavras, alors membre du Jury, m’avait confié que s’il avait été en Compétition, il aurait décroché la Palme d’or ! ».

Bernardo Bertolucci évoque le tournage du Dernier Empereur (1987) :
« Cela a peut-être été l’expérience la plus extraordinaire de ma vie. Je ne connaissais pas la Chine et je l’ai vue changer sous mes yeux. Dans les rues de Pékin, j’ai vu des sourires s’afficher peu à peu sur le visage des gens ».

Le réalisateur parle de son projet de film en 3D :
 » J’ai vu Avatar et je suis fasciné par la 3D. Pourquoi devrait-elle être accolée au seul genre de la science-fiction ? Persona (1966), d’Ingmar Bergman, aurait été extraordinaire en 3D ! ».

Il analyse enfin le cinéma italien :
« Il conserve cet héritage qui lui vient du nouveau réalisme, mais il travaille désormais plus à la structure, au langage, et se pose enfin la question de ce qu’est le cinéma ».

Propos recueillis par B.P.