Chronique d’un été : la vie à Paris, la vraie

Jean Rouch

Soixante ans après avoir reçu le prix de la Critique au Festival, Chronique d’un été* est de retour à Cannes Classics. En 1961, ce film du sociologue Edgar Morin et du réalisateur passionné d’ethnologie Jean Rouch signait les débuts du cinéma-vérité.

« Comment vis-tu ? Es-tu heureux ? » Deux questions et une caméra libre et légère se baladent dans le Paris des années 1960. Cette caméra tisse peu à peu le portrait improvisé des gens qui habitent la capitale, des personnes ordinaires, témoins de leur époque. Marceline et son enfance dans les camps de concentration, la pénible arrivée en France de Landry, leur travail, leurs convictions, leur quotidien, tout y passe. Seules ou en groupe, chez eux ou sur une terrasse, une dizaine de personnes se prêtent au jeu du cinéma-vérité d’Edgar Morin et Jean Rouch.

A l’époque, Chronique d’un été apparaît comme une prouesse sociologique mais aussi technologique. La parole peut librement être donnée aux passants grâce à un allègement considérable du dispositif technique. Une caméra légère et un Nagra permettent une prise de vue synchrone avec la prise de son, ce qui nécessitait jusque-là un lourd dispositif difficile à déployer pour le style documentaire. La légèreté du matériel permet d’être au plus près des interlocuteurs, favorisant des témoignages sans détour.

T.K.


Chronique d’un été
est projeté à 18 heures en présence d’Edgar Morin, Salle Buñuel,


* version restaurée par la Cinémathèque de Bologne.