Entretien avec Nansun Shi

Nansun Shi © AFP

Née à Hong Kong, Nansun Shi est une productrice influente en Chine. Après des débuts à la télévision, elle se lance dans la production cinématographique en 1977 au sein de Cinema City avec l’avènement de la Nouvelle vague hong-kongaise. Elle y rencontre son futur mari, le réalisateur Tsui Hark. En 1984, ils fondent leur propre société de production, Film Workshop qui leur permet de produire de nombreux succès : Il était une fois en Chine, Peking Opera Blues, Black Mask 1 et 2 et dernièrement Detective Dee. Nansun Shi vient à Cannes depuis 1982. Elle est membre du Jury des Longs métrages.

 

Quel est votre premier souvenir cinématographique ?

Lorsque j’étais petite, ma mère adorait les films hollywoodiens. Dans les années 50 et 60, elle m’emmenait voir les comédies musicales de la MGM au cinéma. Mes souvenirs sont glamour, de ces films réalisés en studio, des comédies romantiques avec Cary Grant et Doris Day ainsi que de films pour adolescents, comme Where the Boys are ? (Henry Levin, 1960, note de l’éditeur). Le soir, notre employée de maison, une Chinoise, m’emmenait voir des opéras cantonais. Donc, la journée, je regardais les grosses productions hollywoodiennes et, le soir, des films chinois en noir et blanc.

 

Pourquoi aimez-vous le cinéma ?

Je dirais pour commencer que le cinéma, c’est à la fois le sens et l’art. Il réunit l’architecture, le design, l’émotion, la structure visuelle et sonore. Petite, j’adorais entrer dans cette salle noire pour en ressortir plus tard, pleine d’émotions diverses. Parfois, on pleure. Parfois, on rit. Parfois, on apprend beaucoup. Parfois on n’apprend rien du tout, mais on se divertit !

 

Qu’est-ce qui vous adonné envie de devenir productrice ?

C’est arrivé un peu par hasard. Lorsque je travaillais pour la télévision, à la fin des années 1970, c’était la Nouvelle Vague à Hong Kong, chez les réalisateurs. De nombreux nouveaux venus réalisaient leur premier film. Et, naturellement, les réalisateurs télé ont aussi voulu faire des films et ils m’ont dit : « Tu es très forte pour organiser les choses. Pourquoi ne pas nous aider et devenir productrice ? » Nous ne savions même pas précisément en quoi consistait ce métier, mais nous nous sommes lancés. Nous avons tous commencé en même temps, et nous nous connaissions tous. Nous avons appris tous ensemble, sur le tas.


Quelle a été votre réaction lorsque l’on vous a proposé de faire partie du jury ?

C’est évidemment un immense honneur d’être membre du jury. Je viens à Cannes depuis 1982. Pour moi, c’est un peu des vacances cinématographiques. Tout ce que vous avez à faire, c’est regarder des films, y prendre du plaisir, parler cinéma, penser cinéma.

 

Connaissez-vous les autres membres du jury ?

Je connais Olivier Assayas. J’ai rencontré Robert De Niro il y a longtemps, à Hong Kong. Et je connais le mari de Martina, Pablo Trapero. Je l’ai rencontré à Pusan.


Dans la peau de quel autre membre du jury aimeriez-vous être pour quelques heures ?

Bob De Niro. C’est le president!

 

Quelle est la différence entre le cinéma de Hong Kong et le cinéma chinois ?

Il y a de nombreuses différences. Nous avons un pays, mais deux systèmes. En Chine, il y a une censure, et de nombreux films de Hong Kong ne passeraient pas cet obstacle sur le continent, par exemple les films de gendarmes et de voleurs, ou lorsqu’il y a de la violence, ou encore les sujets sur les fantômes, pour des raisons de superstition. Mais notre industrie est très jeune, et les choses sont en train de changer.

 

Mais la censure n’est pas devenue plus souple ?

Nous avons entamé les réformes économiques en 1979. Pour le cinéma, le gouvernement a mis en place de nouvelles mesures pour se mettre en adéquation avec l’époque en 2001/2002. Mais les vraies initiatives datent de 2003. Pour l’instant, par exemple, il n’y a qu’une catégorie. Soit le film passe, soit il est interdit. Il n’y a pas de catégories pour adultes, ou moins de 13 ans, moins de 18 ans, etc. Je pense que c’est ce que le gouvernement essaie de faire, mais cela risque de prendre du temps.

 

Avez-vous des rituels dans le cadre du Festival ?

Peut-être boire un peu trop.

 

Propos recueillis par B. de M.

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