Entretien avec Robert De Niro

Robert De Niro © AFP

Trente-cinq ans après la Palme d’or de Taxi Driver (1976), long-métrage qui l’a fait entrer dans l’histoire du Festival de Cannes aux côtés de Martin Scorsese, l’acteur, réalisateur et producteur américain Robert De Niro est le Président du Jury des Long-Métrages de cette 64e édition. Entretien avec une légende du cinéma.

De quelle manière avez-vous accueilli le souhait du Festival de Cannes de vous voir présider le Jury cette année ?
J’ai été honoré que cette opportunité me soit donnée. Je me suis dit que cela allait être une expérience unique. Les autres membres du Jury et moi n’avons pas encore bouclé notre travail, mais je peux d’ores et déjà affirmer que c’est un souvenir qui restera extrêmement agréable.

Quelle place accordez-vous au Festival de Cannes dans l’univers du cinéma ?
Le Festival de Cannes est évidemment l’un des plus grands festivals de cinéma au monde. Il est très important pour un film d’y être projeté. Le plus difficile, pour un réalisateur, c’est d’être sélectionné. Cannes, c’est aussi le lieu du rassemblement annuel de la grand famille du cinéma.

Quels souvenirs gardez-vous de vos précédents passages au Festival de Cannes ?
Je me souviens très bien de la première fois que je suis venu à Cannes. C’était en 1973 avec Martin Scorsese, pour présenter Mean Streets à la Quinzaine des réalisateurs. Ce fut une expérience très excitante. Trois ans plus tard, je suis revenu pour Taxi Driver, cette fois au sein de la sélection officielle du Festival de Cannes. De manière générale, venir ici fut toujours très important pour moi.

La Palme d’Or décrochée par Taxi Driver a-t-elle joué un rôle dans votre carrière ?
Cette récompense a été un tremplin incroyable pour le film dans son ensemble. Je ne sais pas quel accueil a reçu Taxi Driver dans le reste du monde, mais aux États-Unis, il a connu un succès énorme suite à son passage à Cannes.
 
Pourquoi avez-vous co-fondé en 2002 le Festival du film de Tribeca, à New York ?
Nous l’avons créé à la suite des attentats du 11 septembre pour associer le cinéma à la douleur de la ville de New York après ces événements. Au départ, nous ne savions pas si ce festival allait se prolonger dans le temps. Nous avons donc pris les choses comme elles se présentaient. Nous souhaitions simplement le faire exister. Puis, au fil du temps, il a commencé à se développer.

C’est un réalisateur français, Marcel Carné, qui vous a fait débuter au cinéma, en 1965, dans Trois Chambres à Manhattan. Quel souvenir gardez-vous de ces débuts ?
J’ai effectivement participé au tournage de Trois Chambres à Manhattan pendant deux ou trois jours. Je n’étais qu’un simple figurant. Les scènes étaient tournées dans un café qui était supposé se situer sur la Madison Avenue, à New York. Je me souviens qu’Annie Girardot jouait dans ce film. Je ne sais pas si elle a su que j’y figurais aussi.

Qu’est-ce qui, par la suite, vous a donné envie de devenir réalisateur ?
J’ai toujours eu l’idée de passer un jour à la réalisation. J’aimerais m’y consacrer davantage mais cela prend beaucoup de temps. J’ai vraiment envie de renouveler cette expérience à l’avenir.

Vous avez la réputation d’exceller dans l’art de vous fondre dans la peau de vos personnages. Qui, de l’homme ou de l’acteur, a le plus apporté à l’autre ?
Je pense que chaque acteur grandit au contact de ses personnages. Certains traits de leurs caractères peuvent s’ajouter aux vôtres dans la mesure où ils sont compatibles avec votre personnalité. De la même manière, nous pouvons apporter une part de nous-même à nos personnages, les personnaliser. C’est ce que chaque acteur devrait faire s’il veut réaliser du bon travail. C’est également une manière efficace pour mieux se connecter avec son rôle.

Selon vous, jusqu’où peut aller le cinéma ?
Je crois qu’il peut d’une certaine manière changer les gens. Un film peut être à même d’affecter notre vie. Tout dépend de la perception que l’on en a. Lorsqu’un film touche les gens de manière collective, c’est qu’il comporte des éléments auxquels le plus grand nombre peut s’identifier. C’est peut-être ce qu’on appelle un film culte.

Propos recueillis par B.P.

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