Guédiguian renoue avec ses racines

Robert Guédiguian © AFP

Deux ans après avoir dépeint Paris sous l’Occupation dans L’Armée du Crime, le cinéaste renoue avec ses racines cinématographiques et ses acteurs fétiches pour signer une nouvelle chronique sociale. Présenté à Un Certain RegardLes Neiges du Kilimandjaro a été tourné à L’Estaque, le quartier de Marseille où il est né.

C’est un poème de Victor Hugo, « Les pauvres gens », qui aurait inspiré à Robert Guédiguian Les Neiges du Kilimandjaro, son nouveau long-métrage. « La fin du poème, explique le réalisateur, est absolument bouleversante. J’ai immédiatement pensé que cela ferait une fin de film magnifique. Il ne restait qu’à trouver un chemin contemporain pour arriver à cette fin-là« .

Ce chemin, le réalisateur l’a trouvé à Marseille, dans le quartier de L’Estaque qui l’a vu grandir. Les Neiges du Kilimandjaro reprend les recettes qui ont fait de Robert Guédiguian un habile bâtisseur de chroniques sociales engagées, de Dernier Été (1980), pour lequel il avait également tourné sur les lieux de son enfance, à Lady Jane (2009), en passant par Marius et Jeannette (1997), son plus grand succès à ce jour.

Comme pour mieux renouer avec ses attaches, le réalisateur s’est une nouvelle fois appuyé sur les comédiens qui l’ont accompagné depuis ses débuts : Ariane Ascaride, Gérard Meylan ou encore Jean-Pierre Darroussin, mais aussi quelques jeunes acteurs tel Grégoire Leprince-Ringuet, qu’il avait dirigé dans L’Armée du Crime.


Les Neiges du Kilimandjaro
fait référence à une chanson interprétée lors d’un rassemblement de famille par les petits-enfants de Michel et Marie-Claire, un couple dont la vie familiale et sociale est aussi riche que sereine. Mais l’agression brutale dont les deux époux vont être les victimes et la découverte de son auteur, un ancien collègue de travail de Michel dans la nécessité, va les plonger dans le désarroi.

Le film tente de réhabiliter l’idée d’une conscience de classe sociale dans un monde qui, selon le réalisateur, en est totalement dépourvu.

B.P.

Le film est projeté à 14h et 22h, Salle Debussy.