La projection de 18 Jours sous le signe de l’émotion

Yousri Nasrallah et Marwan Hamed © FIF/L.F.

Thierry Frémaux a lancé l’hommage à l’Egypte, Pays Invité, hier soir, salle du Soixantième, avec la projection de Tamantashar Yom (18 Jours), œuvre collective de 10 cinéastes égyptiens autour de la place Tahrir, en avant-première mondiale devant une salle debout.

 

"L’Egypte est un des grands pays de cinéma, dont la présence a toujours été assurée à Cannes, notamment par Youssef Chahine, mais pas seulement. Cet hommage est pour dire le passé et l’histoire, la gloire et la grandeur mais aussi le présent et le futur du cinéma égyptien", a déclaré Thierry Frémaux avant d’appeler tous les cinéastes et acteurs présents de 18 Jours, œuvre collective réalisée autour de la place Tahrir et composée de 10 courts métrages, dont  l’un de Yousri Nasrallah (La Porte du Soleil, en Sélection Officielle en 2004)

 

Trois d’entre eux ont parlé, la première en anglais, le second en arabe et le troisième en français.

"Quand on a tourné le film il y a 3 mois, je n’aurais jamais pensé le présenter ici à Cannes. Et je voudrais le dédier à chaque personne qui a consacré 18 jours de sa vie à la révolution, ainsi qu’à chaque disparu", a déclaré Mariam Abou Ouf, auteur de #tahrir 2/2, faisant se lever la salle, émue.

 

Marwan Hamed, réalisateur de 19-19 a comparé les Egyptiens à un élastique : "on l’étire, on l’étire mais on ne sait pas quand ça va casser".

 

Enfin Yousri Nasrallah, qui signe Interior-Exterior a évoqué "le souffle de liberté qui est en train de nous emporter tous, chez nous, mais ici aussi. C’est avec cette envie de liberté et de dignité que certains ont sacrifié leur vie, et que nous avons fait ce film. Aujourd’hui, nous pensons à la Lybie, au Yemen, à la Syrie, à la Tunisie. Il faut être avec eux".

 

L’hommage à l’Egypte se poursuit aujourd’hui avec la projection dans le cadre de Cannes Classics du Facteur (Al Bostagui) de Hussein Kamal en copie neuve (1968) et du Cri d’une fourmi de Sameh Abdel Aziz (2011) au Cinéma de la Plage.