Lynne Ramsay face aux dérives de la jeunesse tourmentée

Lynne Ramsay © AFP

Unique représentante britannique en Compétition, Lynne Ramsay signe l’adaptation d’un roman de l’américaine Lionel Shriver sur les tourments adolescents. We Need To Talk About Kevin replonge la réalisatrice au cœur d’un thème récurrent de sa filmographie.

Les désillusions enfantines et ses conséquences sur l’adolescence constituent des pistes de réflexions cinématographiques chères à Lynne Ramsay. Présentés à Cannes, les courts-métrages Small Deaths (1996) et Gasman (1998), tous deux auréolés du Prix du Jury, n’avaient pas seulement permis à la cinéaste écossaise de se révéler aux yeux du 7e Art. Ces premières réalisations avaient également préfiguré son intérêt pour ces questions qui n’ont eu de cesse, depuis, de baliser sa filmographie.

Cette tendance s’était notamment vue confirmée en 1999 avec The Ratcatcher, son premier long-métrage. Le film, sélectionné à Un Certain Regard, narrait l’existence difficile d’un adolescent isolé de son environnement familial par un lourd secret.

Avec We Need To Talk About Kevin, la cinéaste britannique poursuit son entreprise de décryptage de la jeunesse désœuvrée mais vient se positionner cette fois de l’autre côté du miroir, en se focalisant sur la culpabilité parentale. Un sentiment auquel Eva (Tilda Swinton) se voit confrontée lorsque son fils Kevin (Ezra Miller), 16 ans, commet un septuple meurtre dans son lycée. Elle tente alors d’expliquer ce geste en se remémorant les moments clés de leur vie commune.

Adapté d’un roman de l’écrivain américaine Lionel Shriver, le long-métrage fait écho à la tragédie de Colombine, portée à l’écran par Gus Van Sant en 2003 (Elephant, Palme d’or). A noter enfin la participation au film de Jonny Greenwood, l’un des guitaristes du groupe anglais Radiohead, qui a réalisé l’intégralité de la bande originale.

B.P.

Le film est projeté à 8h30, 15h et 22h30, Grand Théâtre Lumière.