Maïwenn infiltrée dans la police

Maïwenn © AFP

Beau parcours que celui de Maïwenn. A 35 ans, l’actrice et réalisatrice française est sélectionnée en Compétition à Cannes, avec son troisième long métrage, Polisse. Un film très réaliste sur le quotidien des policiers de la Brigade de protection des mineurs.

 

Polisse. C’est « police » écrit par quelqu’un qui n’en connaitrait pas l’orthographe. Un enfant, par exemple. Polisse se déroule en effet à la Brigade de Protection des Mineurs (BPM). Caméra à l’épaule, Maïwenn y filme les gardes à vue de pédophiles, les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants victimes, mais aussi les relations entre les policiers.

 

Comme dans ses deux précédents films, Maïwenn interprète celle qui observe. Derrière un objectif. Dans Pardonnez-moi, elle tournait un journal filmé. Dans Le Bal des actrices, un documentaire sur les actrices. Dans Polisse, elle joue une photographe, missionnée par le Ministère de l’Intérieur pour réaliser un reportage sur la BPM, dont un des policiers (Joeystarr) va tomber amoureux. Avant même de savoir qu’elle ferait un film sur la BPM, Maïwenn voulait que Joeystarr tienne le rôle principal et qu’il y ait une histoire d’amour entre deux personnes de milieux différents. « Ce film, je l’ai écrit pour lui. Il a été mon moteur et ma muse », dit Maïwenn.

 

Le documentaire, la fiction et l’autobiographie sont toujours intimement mêlés dans l’œuvre de Maïwenn. Dans Polisse, elle s’affranchit toutefois de son univers proche (sa famille, le cinéma) pour explorer une réalité sociale qui l’a « bouleversée ». A la recherche avant tout de la vérité, elle s’est immergée plusieurs mois à la BPM. Chaque histoire racontée dans le film est ainsi inspirée de faits dont elle a été témoin, ou dont les policiers lui ont parlé. Les comédiens ont également suivi un stage avec d’anciens policiers de la BPM pour s’imprégner du métier, mais aussi pour faire exister le groupe, l’ambiance quasi familiale de la Brigade.

 

B. de M.

 

Polisse est projeté vendredi 13 mai à 11h15 et 22h, au Théâtre Lumière.