Un film muet à l’heure de la 3D

Berenice Bejo, Michel Hazanavicius © AFP

Michel Hazanavicius relève un pari audacieux avec une comédie qui prend le contrepied des innovations technologiques. The Artist est un film muet en noir et blanc qui se passe à l’époque des grands studios hollywoodiens.

George Valentin (Jean Dujardin) est une star du muet à qui tout sourit. L’arrivée du parlant au cinéma va bouleverser sa carrière. Peppy Miller (Bérénice Béjo), jeune figurante, va être propulsée au firmament, alors que George Valentin est précipitée dans l’anonymat. Leurs parcours se croisent en sens inverse, et leur histoire d’amour est tiraillée par ces deux trajectoires divergentes.

Au début des années 1990, Michel Hazanavicius réalisait Le grand détournement, constitué d’extraits de grands classiques du cinéma américain, détournés par plusieurs voix-off. Dix ans plus tard, Il continue de s’emparer des codes du cinéma avec un film d’espionnage comique : OSS 117, le Caire Nid d’espions, acclamé par la critique. The Artist est tourné à Hollywood ; le réalisateur, très cinéphile, s’inscrit dans la lignée de films comme Les Temps Modernes de Chaplin ou Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly qui traitent également de la difficile transition entre le muet et le parlant. Cela ne l’empêche pas de faire un film ancré dans son époque. Pour sa troisième collaboration avec Jean Dujardin, le réalisateur lui donne un rôle qui lui permet d’exprimer une grande palette d’émotions : « Le cinéma muet est un cinéma très émotionnel, sensoriel, le fait de ne pas passer par le texte vous ramène à une manière de raconter très essentielle qui ne fonctionne que sur les sensations que vous créez ».

N. S.

Le film sera projeté à 8h30, 14h00 et 19h30 au Grand Théâtre Lumière.