Müll im Garten Eden, un documentaire de Fatih Akin

Photo du film © DR

Avec Müll im Garten Eden, le cinéaste allemand, Fatih Akin s’installe « de l’autre côté », c’est-à dire en Turquie, pays dont il est originaire. Il y filme pendant cinq ans le combat d’un village contre une décharge publique.

A côté de la mer noire, au Nord Est de la Turquie, au milieu de collines verdoyantes, une immense décharge à ciel ouvert. Des tonnes et des tonnes d’ordures, des seringues, des cadavres d’animaux, une odeur pestilentielle, des animaux errants qui se repaissent des déchets.

Ce lieu, c’est Camburnu, le village natal des grands parents de Fatih Akin, qui a tout d’un petit paradis, quand le cinéaste s’y rend pour la première fois, en 2005. Alors que le cinéaste tombe amoureux du lieu et décide d’y tourner la scène finale de De l’autre côté, il apprend que l’Etat entreprend de construire une décharge à proximité. Il commence à filmer, persuadé « naïvement » que cela dissuadera le gouvernement. Mais, la construction se poursuit, sous l’œil de sa caméra. Fatih Akin continue alors de tourner sans s’imaginer un seul instant qu’il s’engage pour un projet de cinq ans, filmant en parallèle la construction de la décharge, et le combat du maire et de ses habitants. Un projet au long cours rendu possible grâce aussi à des relais sur place, notamment Bünyamin Seyrekbasan, photographe du village, qui filme au jour le jour le village et ses habitants, et qui est un des personnages du film.

Né à Hamburg de parents turcs, Fatih Akin n’a cessé de s’intéresser au multicultarisme, à l’immigration, au dépassement des frontières dans ses fictions (L’engrenage, Head on, De l’autre côté, Soul Kitchen ) comme dans ses deux précédents documentaires : Denk ich an Deutschland – Wir haben vergessen zurückzukehren, et Crossing the bridge, un voyage à la découverte des sons d’Istanbul avec le bassisite allemand Alexander Hacke, qui signe ici la musique du film. Avec Müll im Garten Eden, il s’ancre pour la première fois pleinement en Turquie.

B. de M.


Le film est projeté Salle du Soixantième, vendredi 18 mai à 14h30.