CANNES CLASSICS – La dernière Corvée, un film méconnu avec Jack Nicholson

Hal Ashby, Otis Young et Jack Nicholson © DR

La dernière Corvée (The Last Detail) de Hal Ashby a valu à Jack Nicholson sa première récompense: le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 1974. Il y interprète un officier de marine dur à cuire, tatoué et moustachu.

La dernière Corvée est un film relativement méconnu d’Hal Ashby avec un Jack Nicholson déjà célèbre mais pas encore star. Sa carrière décolle en effet avec le cultissime Easy Rider (1969) avant d’exploser avec le non moins cultissime Chinatown (1974), suivi l’année d’après de Profession reporter et Vol au-dessus d’un nid de coucous, qui lui vaut son premier Oscar.

Dans l’intervalle, dans ce moment extrêmement prolifique de sa filmographie, Nicholson tourne La dernière Corvée. Il y interprète un Marin dur à cuire, chargé avec un collègue du même acabit (Otis Young) de conduire un jeune marin kleptomane (Randy Quaid), de la base navale de Norfolk jusqu’à la prison de Portsmouth, où ce dernier doit purger une peine de huit ans. Les deux officiers se prennent d’amitié pour ce gamin de 18 ans et décident de lui faire vivre des moments  inoubliables sur le chemin de la geôle : de la patinoire de Radio City aux maisons closes de Greenwich Village. 

La dernière Corvée est signée Hal Ashby, dont le nom a été un peu éclipsé dans l’effervescence du cinéma américain des années 70, malgré une série d’excellents films – Le Propriétaire, Harold et Maude, En route pour la gloire, Le Retour et Bienvenue Mister Chance – qui, eux, ont marqué l’histoire du cinéma, et bon nombre de cinéastes, de Judd Apatow  à Alexander Payne, en passant par  Wes Anderson.

Pour le quarantième anniversaire de sa sortie, Sony Pictures a souhaité faire redécouvrir ce film, et a effectué une restauration numérique en 4 K. Une sortie en salle, orchestrée par Park Circus Films, est prévue en novembre prochain.
 

Béatrice de Mondenard

 

 

« Avec son œuvre, Hal Ashby a réservé sa place parmi les plus grands cinéastes du monde il y a bien longtemps.
La Dernière Corvée est un chef-d’œuvre, avec une puissance silencieuse, plein de compassion et à tout moment ponctué de son regard drôle et décalé.
Avec le brio d’un non-conformiste, il a convaincu les studios de soutenir sa vision.  Quand le studio voulait Burt Reynolds et David Cassidy, Hal a insisté sur Jack et un gosse de Texas dégingandé et inconnu, moi.
Hal détestait la timidité et remettait en question l’autorité, et c’est dans ce contexte qu’il a fait son meilleur travail. Je suis honoré d’avoir joué dans trois de ses films. Il comprenait profondément ma contribution et a encouragé notre collaboration, avec une seule demande : que ça soit honnête. Il sera toujours dans mes souvenirs. Lui et son art nous manquent profondément dans cette époque ‘corporate’ et banale. »

Randy Quaid

 

 

SÉANCE
Mardi 22 mai / Salle Buñuel / 17h30
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