Equipe du film © AFP
CANNES CLASSICS – Michel Piccoli présente La Grande Bouffe de Marco Ferreri
Quarante ans après l’un des plus grands scandales de Cannes, Michel Piccoli et Andréa Ferréol viennent présenter La grande abbuffata (La Grande Bouffe). Une projection d’autant plus émouvante, que Michel Piccoli est le seul survivant des quatre acteurs principaux.
A travers l’histoire de quatre quadragénaires (Marcello Mastroianni, Philippe Noiret, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi), qui décident de manger jusqu’à ce que mort s’ensuivre, Marco Ferrerri propose ce qu’il appelle « une farce physiologique ».
C’est bien sûr aussi une satire de la société de consommation, et au-delà d’un monde aux inégalités criantes. « C’est une question de volonté. Pense que tu es un Indien à Bombay, un petit Indien et que tu as faim, tu as très faim. Si, tu as très faim, alors qu’est-ce que tu fais ? Tu manges » dit Philippe Noiret à Michel Piccoli, qui n’arrive plus à rien avaler.
Aujourd’hui considéré comme un film culte, La Grande Bouffe a provoqué un des plus gros scandales de la Croisette, il y a 40 ans. « Nous tendions un miroir aux gens et ils n’ont pas aimé se voir dedans », avait dit à l’époque Philippe Noiret.
Ce fut un rejet total. Le public français était d’autant plus remonté qu’à l’époque, les films concourraient pour un pays, et La Grande Bouffe était une coproduction franco-italienne, représentant la France. Face aux attaques et aux insultes, Marco Ferreri envoyait, lui, des baisers à la foule.
Malgré un public et une critique quasi-unanimement hostiles, le film a remporté le Prix Fipresci, ex-æquo avec La Maman et la Putain de Jean Eustache, autre film scandaleux de cette 26e édition.
Béatrice de Mondenard
SÉANCE
Samedi 18 mai / Salle Buñuel / 19h30
