CONFÉRENCE DE PRESSE – Arnaud des Pallières : « J’ai tenté de me rapprocher de l’esprit révolté, déchiré de Kleist »

Le réalisateur Arnaud des Pallières et toute l’équipe de Michael Kohlhaas, long métrage en Compétition, se sont présentés devant la presse. Morceaux choisis.

Arnaud des Pallières, à propos du personnage de Michael Kohlhaas et de la nouvelle de Kleist :
Je trouve qu’il est très difficile de juger ce personnage complexe. Dans l’intensité et la finesse de l’interprétation de Mads, cette complexité demeure. J’ai découvert ce texte jeune, lorsque je commençais des études de cinéma. Il m’a ébloui sans que je ne comprenne vraiment sa complexité et sa portée. J’avais alors le sentiment que je n’avais pas la maturité pour en faire quelque chose au cinéma. Il était temps que je le fasse.

Arnaud des Pallières, au sujet des décors du film :
J’ai cherché quelque chose qui ressemble à l’histoire des personnages. Ce qui m’intéressait dans les décors naturels, c’était qu’ils soient porteurs des sentiments du personnage. J’ai tenté de me rapprocher de l’esprit révolté, déchiré de Kleist, et les paysages du Vercors et des Cévennes m’ont permis cela.

Arnaud des Pallières, concernant son adaptation de la nouvelle :
Je me souvenais qu’un homme renonçait à prendre le pouvoir par honnêteté et rigueur. Cela m’avait profondément bouleversé. J’avais aussi été très touché par le personnage de Kleist, mais je suis beaucoup intervenu dessus car il devient quasiment fou dans le livre. Je n’aurais pas été capable de mettre en scène un tel Kohlhaas car ce n’était pas moi.

Mads Mikkelsen sur sa préparation pour son rôle :
J’ai appris à parler français, ce qui n’a pas été facile, de même que de travailler avec les autres acteurs. Le film a tous fini par nous toucher personnellement au bout d’un certain temps. J’ai donné vie à ce personnage et j’ai envie de le défendre. C’est un homme radical qui croit en la justice et qui veut retrouver ses chevaux, mais qui, dans sa quête, perd tout.

Propos recueillis par BP