CONFERENCE DE PRESSE – Lauréats

A. Kechiche, A. Exarchopoulos, L.Seydoux © FDC / LOB

A l’issue de la Cérémonie de Clôture, les lauréats sont venus, chacun leur tour, s’exprimer face à la presse.

 

Byoung-Gon Moon (Safe), pour la Palme d’or du court métrage :

J’ai l’impression de renaitre. Je suis très heureux, c’est tout ce que je peux dire aujourd’hui. C’est la première fois que j’achète un smoking, la première fois que je viens à Cannes, et la première fois que je reçois un prix. Et j’espère que toutes ces premières fois vont me permettre d’avancer plus vite.

Adriano Valerio (37°4S) pour la mention spéciale du court métrage :

On est tous ravis, on n’arrête pas de rigoler, et de sauter comme des enfants. On espère que ça puisse être une opportunité pour notre carrière.

Gudmundur Arnar Gudmundsson (Hvalfjordur – Le Fjord des Baleines) pour la mention spéciale du court métrage :

C’est fantastique. Cette sélection m’a déjà ouvert de nombreuses portes, puisque j’ai reçu le feu vert financier pour un long métrage.

 

Anthony Chen, lauréat de la Caméra d’or pour Ilo Ilo, décerné au premier tour à l’unanimité :
Je suis venu à Cannes il y a six ans avec un court-métrage qui avait reçu un prix. Je suis content de recevoir ce prix prestigieux pour mon premier long métrage. Singapour est un petit pays et son industrie cinématographique l’est tout autant. J’espère que ce prix aura des répercussions sur le cinéma à Singapour et sur les arts en général.

Alexander Payne a lu le texto de la fille de Bruce Dern, lauréat du prix d’interprétation pour Nebraska en direct : « Génial ! Je suis en train de rouler vers Pasadena, on vous rappelle dans 30’ ». Il a déclaré à propos de Bruce Dern : « Je me souviens de ses grands rôles mais il fallait que je les oublie pour ce personnage. Il a été très facile à diriger, il me faisait toute confiance ».

 

Oscar Isaac, acteur dans Inside Llewyn Davis (Grand Prix), au sujet de cette récompense :
Le film tourne autour de mon personnage mais ce sont les frères Coen qui ont construit son aspect narratif. Ils sont deux mais c’est comme si un seul cerveau se déplaçait à plusieurs endroits en même temps. Résultat, je faisais toujours ce que me disait le dernier.

 

Kore-Eda Hirokazu, pour le prix du Jury décerné à Soshite Chichi Ni Naru – Tel père, tel fils :

Avant la projection, j’étais inquiet. Je n’avais pas du tout pensé à le présenter au monde entier car c’est un film sur un sujet personnel, des doutes personnels. Je me suis demandé si un film comme cela pouvait franchir les frontières. Lors de la projection, je me suis rendu compte que oui.

 

Jia Zhangke, lauréat du Prix du scénario pour A Touch Of Sin :
C’est la première fois que je reviens depuis 2002 et depuis ces années-là, la Chine a beaucoup changé.  C’est ce qui, je pense, a intéressé le Festival de Cannes et la presse internationale. Le film repose sur des histoires vraies. Je souhaiterais que ce film amène une réflexion sur la violence que nous portons dans notre cœur et sur son utilisation.
 

Amat Escamante pour le Prix de la mise en scène décerné à Heli :

Le film représente mon sentiment sur le Mexique d’aujourd’hui. Je ne suis pas politique, je ne représente pas le Mexique. Je suis seulement un citoyen. Et il se trouve que je fais des films.

Bérénice Béjo, lauréate du Prix d’interprétation féminine pour Le Passé :
Je suis extrêmement surprise et je tiens à remercier tout particulièrement Asghar Farhadi car ce prix est lié à lui. C’est un réalisateur qui sait si bien regarder les acteurs, et si bien raconter des histoires. Je me tourne vers lui. Je n’arrive pas à imaginer que ce prix me soit adressé à moi seule car je ne suis rien sans lui ni toute l’équipe du film.

 

Abdellatif Kechiche, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux pour la Palme d’or accordée à La Vie d’Adèle – chapitre 1 & 2

 

Abdellatife Kechiche :  Ca m’a ému. Ce qu’on réussit d’un film, on le réussit ensemble, et ce qu’on rate, on le rate ensemble. Dans ce film, ce qu’il y a de fort, c’est une sorte de fusion entre nous, avec les autres acteurs, les techniciens. C’est un vrai film d’équipe, c’est tout ce à quoi j’aspire, qu’on travaille dans cet esprit qui est un peu un esprit de famille.

 

Adèle Exarchopoulos : C’est universel, ça parle d’une histoire d’amour. Si ça peut être un hymne à la tolérance, c’est encore plus gratifiant.

 

Léa Seydoux : Ce qui nous a rapproché, c’est l’amour qu’il y a entre nous, et peut-être aussi notre sens de l’humour.

 

Propos recueillis par B. de M. de B.P.