CONFERENCE DE PRESSE – Mathieu Amalric : « La psychanalyse est une aventure semblable à la plongée sous-marine »

Mathieu Amalric © FDC / TD

Arnaud Desplechin, Benicio Del Toro, Mathieu Amalric, Kent Jones, Gina Mckee, Misty Upham, étaient présents à Cannes pour la conférence de presse de Jimmy P (Psychothérapie d’un indien des plaines). Extraits.

A propos du livre :

Arnaud Desplechin : Quand je suis rentré dans une librairie et que j’ai vu juste le titre, je me suis dit que c’était fait pour moi. Ce qui me plait chez Devereux, c’est qu’il a démocratisé la psychanalyse. Il l’a amené dans les réserves indiennes. Il a donné à des personnages qui viennent de condition humble, la noblesse des personnages de Thomas Hardy.

A propos de la difficulté d’interpréter un personnage réel :

Mathieu Amalric : Au début, on se dit qu’il faudrait tout lire et tout savoir sur l’homme, mais c’est impossible. Par contre, j’ai commencé une psychanalyse moi-même. Je ne connaissais pas ce monde. C’est un monde d’aventures, comme la plongée sous-marine, avec des murènes au fond.

A propos de la mise en scène :

Arnaud Desplechin : J’ai  travaillé avec Dina Goldman (décoratrice américaine). J’ai essayé de lui expliquer les principes de la Nouvelle Vague : comme le fait d’essayer de reconstituer le plus possible les événements tel qu’ils s’étaient passés. 

A propos de la notion « d’étranger » :

Arnaud Desplechin : il s’agit de deux hommes, l’un vient du Montana, l’autre de France et ils se retrouvent au milieu de nulle part. C’est l’histoire de deux hommes qui deviennent américains. Ce qui m’a ému surtout, c’est que Jimmy n’est jamais revenu dans sa réserve. Après, il est parti à Seattle, vivre une autre vie.

A propos de « l’expérience américaine » :

Arnaud Desplechin : Comme disait Renoir : « Rien ne ressemble plus à un cordonnier d’Inde qu’un cordonnier de Paris ». Je ne me suis jamais dit que c’était mon premier film américain. Je devais faire ce film, et il ne pouvait se faire que là-bas.

Propos recueillis par LR