CONFÉRENCE DE PRESSE – Nicolas Winding Refn : « J’ai un peu l’approche d’un pornographe, c’est ce qui m’excite qui compte »

Le réalisateur danois Nicolas Winding Refn et toute l’équipe de Only God Forgives, long métrage en Compétition, se sont présentés devant la presse. Morceaux choisis.

Nicolas Winding Refn revient sur l’écriture du scénario :
J’étais dans une phase existentialiste, difficile. J’avais en moi une colère permanente que je ne savais pas comment canaliser. Dans ces moments-là, on s’en remet à dieu. C’est là que j’ai eu l’idée du personnage d’un homme qui se prend pour dieu et de cette relation entre une mère dévoreuse et son fils. J’ai réalisé un film sur la notion de spiritualité et de mysticisme.

Nicolas Winding Refn, au sujet de la violence dont est empreint son film :
L’art est un acte de violence. J’ai un peu l’approche d’un pornographe, c’est ce qui m’excite qui compte. Je ne peux pas censurer ce besoin. Il ne faut pas oublier que notre naissance nous pousse à la violence, c’est instinctif, mais au fil des années, elle est plus mentale, et l’art nous permet de l’exprimer.

Nicolas Winding Refn, à propos du personnage de Julian (Ryan Gosling) :
L’idée était de raconter l’histoire d’un homme plongé au cœur d’un voyage dont il ne sait pas quand il va se terminer. Il est lié, enchaîné à sa mère et pour s’en libérer, il doit passer par une forme de violence. Julian ne dit pas grand-chose mais le langage du silence est le plus poétique. Les images et les sons touchent les émotions davantage que les dialogues. Nous avons donc utilisé le mouvement et les espaces pour décrire le personnage.

Cliff Martinez, sur la musique :
Je n’ai pas pensé que la musique puisse remplacer les dialogues, mais j’ai essayé de raconter cette histoire par la musique. La pop musique et Wagner ont eu une influence importante. Nicolas m’a demandé de ne pas composer la même musique que celle de Drive. Je me suis orienté vers une musique typique des films de science-fiction et d’horreur.

Propos recueillis par BP