RENDEZ-VOUS UN CERTAIN REGARD – My Sweet Pepper Land de Hiner Saleem

Hiner Saleem © FDC / GT

Engagé pour les droits des Kurdes, Hiner Saleem place l’action de My Sweet Pepper Land sur la frontière entre l’Iran et la Turquie. Dans un village perdu, une histoire d’amour en apparence compromise va se jouer entre Baran, héros de la guerre d’indépendance kurde fraîchement débarqué, et Govend, charmante institutrice entouré de douze frères un peu trop protecteurs.

Racontez-nous la genèse de votre film.
Après mon dernier film Si tu meurs, je te tue tourné en plein centre de Paris avec beaucoup d’acteurs, j’avais envie d’ailleurs, de faire un film dans les montagnes de Mésopotamie avec un seul acteur et une équipe réduite. Ce pays, je le critique le matin, je le sublime le soir. J’avais envie de le raconter, de parler d’amour, donc de la femme.

Dans certains pays, sous l’emprise de la religion, la femme est comme un pays occupé. J’avais envie de la libérer le temps d’une heure et demie. Puis d’autres personnages sont nés. Je me suis alors retrouvé avec beaucoup de personnages, pas mal de techniciens et ma plaisante idée de départ est devenue un travail colossal.

Un souvenir, une anecdote de plateau ?
L’acteur qui joue l’instituteur, Zirek, est un journaliste kurde de Syrie rencontré dans un dîner. On a tourné trois jours avec lui, il devait reprendre quelques jours après pour les dernières scènes. Mais il n’a pas aimé l’expérience d’acteur et on l’a perdu. Il a disparu. On avait besoin de lui. Etait-il vivant ? La production paniquée s’est mise à sa recherche, on a retrouvé ses traces à Alep, en pleine guerre. Il ne voulait pas revenir sur le plateau. On a envoyé des gens pour le ramener à la frontière, prêt à le kidnapper s’il le fallait ! On a pu l’avoir un jour avant qu’il nous file à nouveau entre les doigts.

 

SÉANCES

Mercredi 22 mai / Salle Debussy / 22h15

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