RENDEZ-VOUS UN CERTAIN REGARD – Rebecca Zlotowski réunit deux acteurs de la nouvelle génération du cinéma français

Rebecca Zlotowski et Léa Seydoux © AFP

La réalisatrice de Belle Épine rassemble Tahar Rahim et Léa Seydoux pour sa romance vénéneuse. Grand Central ou l’amour impossible des Enchaînés d’Hitchcock transposé dans une centrale nucléaire.  Rebecca Zlotowski se confie sur son dernier film.

Pouvez-vous nous raconter la genèse de votre film ?

C’est ma scénariste, Gaëlle Macé, qui a eu l’idée du film. On avait lu un roman très beau qui parlait du quotidien de travailleurs du nucléaire, La Centrale d’Elisabeth Filhol. Ce monde interdit, dangereux nous a immédiatement donné envie d’y ancrer une grande histoire d’amour. Nous travaillions au film depuis quelques mois quand la catastrophe de Fukushima est arrivée. J’étais sur la Côte Ouest des États-Unis, au-dessus de laquelle le nuage radioactif devait passer, annoncé par des bulletins d’informations alarmistes. C’était surréaliste ! Soudain j’étais au cœur du sujet… Cette tragédie nous a donné la certitude que nous devions continuer.

Un souvenir, une anecdote de plateau ?

On fait les films avec nos peurs: je venais de réaliser un film sur un circuit illégal de motos, moi qui n’ai même pas le permis de conduire. Je savais qu’en tournant dans une centrale nucléaire j’allais devoir conjurer mon vertige maladif. Pour l’un des plans, nous devions monter dans une nacelle qui nous élevait à 20 mètres au-dessus de la piscine de décontamination. J’ai longtemps hésité puis me suis embarquée. Deux semaines plus tard, une nacelle équivalente cédait dans une centrale nucléaire en France…

Quel cinéma vous influence ?

C’est difficile de répondre, car la question sous-entend qu’on peut faire des ensembles définis, et préférer un certain cinéma à un autre. Je fais partie d’une génération qui n’a pas eu à trancher entre cinéma d’auteur et cinéma commercial, ni même entre fiction et documentaire : pour moi tous ces mondes s’hybrident, se régénèrent mutuellement. J’ai une culture de l’échantillonnage qui puise son inspiration à tous les râteliers.


SEANCES
Samedi 18 mai / Salle Debussy / 11h00 – 17H00


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