SEANCE SPECIALE – Taisia Igumentseva : « Ma plus grande inspiration vient de la réalité, des gens, des situations »

Taisia Igumentseva © FDC / GT

Un an après avoir reçu le Premier Prix de la Cinéfondation pour son court métrage d’école, Doroga Na (En Chemin), Taisia Igumentseva revient à Cannes en Séance Spéciale avec son premier long métrage Otdat Konci (Bite the Dust – Corps et Biens) : une tragi-comédie, qui se déroule dans un petit village de 10 habitants, où chacun se prépare à sa manière à la fin du monde. Rencontre avec la réalisatrice russe de 24 ans.

Vous étiez-là, l’an dernier, avec un film d’école. Comment avez-vous fait pour réaliser un long métrage aussi rapidement ?

C’est le temps normal en Russie. Quand on a le financement du Ministère de la Culture, on doit livrer une copie du film un an plus tard. J’ai obtenu le financement en août, et le film était fini en mai.

Est-ce que le Ministère de la Culture finance l’ensemble du budget ?
Oui. C’est 1 million de dollars pour les films d’auteur. Pour les films commerciaux, il y a un autre Fonds, Goskino, et là c’est plutôt 2 millions.

 

Votre producteur regrette qu’il y ait très peu de comédies en Russie. Qu’en pensez-vous ?
Il y a surtout peu de bons films. Le problème, en Russie, est qu’on essaye de copier le système de production américain. Or nous avons besoin de faire notre propre cinéma.

 

Photo du film ® DR

Vous n’avez pas signé le scénario de Doroga Na, ni de Otdat Konci. Quel est votre rapport à l’écriture ?
J’ai eu l’idée de l’histoire et des personnages, et j’ai écrit quelques scènes, mais c’est une scénariste, Alexandra Golovina, qui a développé les scénarios de Doroga Na et de Otdat Konci.

Quels sont les films ou les cinéastes qui vous ont inspiré ?
Ma plus grande inspiration vient de la réalité, des gens, des situations. Les films, ce sont juste des images qui défilent.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du cinéma ?
C’est difficile de répondre à cette question. Disons que dans la vie, j’ai du mal à exprimer mes émotions. Le cinéma est un moyen pour moi de les transmettre.

Quel sera votre prochain film ?
Une tragi-comédie sur le body-building, qui s’appelle Bouée (буй), et que j’écris avec une autre scénariste, Juliana Koshkina. On essaye de le terminer pour la prochaine commission du Ministère de la Culture, en aout prochain.

 

Propos recueillis par Béatrice de Mondenard

SÉANCE
Dimanche 19 mai / Salle du Soixantième / 16h30

 

>> Accéder à l’agenda interactif