CANNES CLASSICS – Kieślowski ne doit rien au Hasard

Krzysztof Kieślowski © DR

Vingt-sept ans après sa sélection au Certain Regard, Le Hasard revient à Cannes dans une version restaurée. Ce film, l’un des premiers de Krzysztof Kieślowski, a été interdit à sa sortie en Pologne tant il en disait long sur la face noire du communisme. Outre cet aspect, le film recèle une portée philosophique sur le libre-arbitre et sur le principe d’incertitude, un thème cher au réalisateur.

Que serait-il arrivé s’il n’avait pas ouvert cette porte ? Serait-elle toujours en vie si elle n’avait pas croisé sa route ? Ces questions qui nous restent en tête à la fin d’une séance,  Krzysztof Kieślowski les anticipe. Son personnage, Witek, court après un train. Là, le réalisateur ouvre le champ des possibles et propose trois issues à l’histoire.
 

Photo du film © DR

Witek monte dans le train et, au gré de ses rencontres, s’engage dans le Parti. Autre séquence, autre hypothèse : bloqué par un contrôleur, il manque le train, se débat, est arrêté et, plus tard, finit par s’engager dans l’opposition. Enfin, le train continue sa route, Witek se marie et devient médecin. Quelle que soit la suite envisagée, même les plus heureuses en apparence, le destin de Witek bascule et anéantit sa vie.

Trois films en un qui se répondent. Cette œuvre est imprégnée du pessimisme qui caractérise la filmographie de Kieślowski, bien avant La Double vie de Véronique (1991) et la saga Trois couleurs (1993-1994). Le Hasard est sans doute l’une des plus philosophiques de la carrière du réalisateur. Avons-nous le choix ? Le libre-arbitre est-il une chimère ? Quelle place pour l’inéluctable ? Des questions toujours d’actualité trente-trois ans après la réalisation du film, des questions intemporelles.

Restauration réalisée en 2K, avec étalonnage supervisé par le directeur de la photographie

Tarik Khaldi


SÉANCE


Jeudi 15 mai / Salle Buñuel / 19h30
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