CANNES CLASSICS – Les Violons du bal résonnent à nouveau

Marie-José Nat © FDC / KV

Un film dans le film. Dans Les Violons du bal, Michel Drach raconte sa difficulté depuis vingt ans à réaliser son autobiographie. Sa vie d’enfant juif pendant l’Occupation et ses souvenirs, réels ou fantasmés, viennent se mêler à sa vie d’adulte. Récompensée du Prix d’interprétation féminine en 1974 à Cannes pour son rôle dans le film, Marie-José Nat présentera la projection.

Photo du film © DR

 

« Vous voulez tourner un film qui se passe en 1939. Mais vous avez trente-quatre ans de retard, mon ami. Le passé, c’est fini ! » Quoiqu’on lui dise, Michel Drach – interprété par Jean-Louis Trintignant – persévère. Cet enfant l’obsède, ce qu’il a traversé doit être raconté : Paris sous l’Occupation, la traque des juifs, les persécutions.
 

Dans ce film comme dans sa vie de cinéaste, il arrive à Michel Drach d’être freiné dans son processus de création. En 1974, année de sortie du film, il racontait : « J’ai toujours été plus ou moins tenu à l’écart par les producteurs et les critiques. Les premiers n’ont jamais été chauds pour me confier un budget. Les seconds tout en consacrant à mes films des articles favorables, m’ont le plus souvent classé à part dans les études d’ensemble qu’ils écrivaient sur le cinéma français. »
 

De cette difficulté à pouvoir tourner est née la double temporalité du film. Ecrit il y a vingt ans, le script d’origine a été retravaillé : Michel Drach avait à cœur de raconter la frilosité autour de son projet. Pour la critique, classer Michel Drach est délicat tant il glisse entre les styles. Il débute sa carrière en pleine Nouvelle vague et signe tantôt des films très politiques et socialement engagés, tantôt plus empreints de romantisme. La mélancolie reste, cela dit, le fil conducteur de sa filmographie. Et l’amour. Celui pour sa femme, Marie-José Nat, présente dans six de ses films.
 

Version restaurée par Silverway Média avec le financement de Port-Royal Films avec le soutien du CNC et le concours de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
 

Tarik Khaldi

 

SÉANCE


Dimanche 18 mai / Salle Buñuel / 17h30
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