COMPÉTITION – Captives, psychologie d’un drame

Équipe du film © AFP

Le cinéaste canadien Atom Egoyan examine dans Captives le délitement des rapports entre les proches d’une fillette victime d’un enlèvement. Une approche qui rappelle celle qu’il avait adoptée pour De Beaux Lendemains (1997), œuvre charnière de sa filmographie.

 

Photo du film © DR

Une fillette qui disparaît soudainement sur le parking d’un diner au bitume recouvert d’un épais manteau de neige, les vastes plaines de la province canadienne de l’Ontario : le décor glacial de De Beaux Lendemains réapparait dans Captives, le nouveau film d’Atom Egoyan. Adepte des structures non-linéaires où se succèdent les strates temporelles, le cinéaste a composé avec les codes du thriller psychologique pour explorer de quelle façon ce kidnapping détruit petit à petit les relations entre les protagonistes du drame.

L’intention d’Atom Egoyan pour Captives, son quatorzième long métrage, fait écho à celle qui l’avait guidée pour De Beaux Lendemains, son film le plus remarqué depuis ses débuts à la réalisation. Ce drame, qui conte le désespoir d’une petite communauté sous le choc après le décès accidentel de ses enfants, décrochait en 1997 le Grand Prix au Festival de Cannes. Le réalisateur de Toronto, pour qui le cinéma est « un acte d’immersion émotionnel et sensoriel« , nouait l’intrigue de son film par petites touches et dans une narration très visuelle, axant son propos autour de la souffrance et le sentiment de culpabilité des parents. « Le sujet de la famille est un matériau très émotionnel pour moi, fondamental dans mon travail« , expliquait-il lors de la sortie du film.

Atom Egoyan admet se plaire à imaginer des histoires qui impliquent le public dans la construction du récit et qui l’amènent à s’interroger. Dans Captives, il affirme avoir tenté de « brouiller » les pistes en mêlant aux plans classiques des séquences tournées avec des caméras de vidéosurveillance. Pour préparer le film, le réalisateur a rencontré de nombreux enquêteurs qui luttent contre la pornographie enfantine.  « Dans Captives, les hommes font de mauvais choix, à un moment ou à un autre de l’histoire. Ce film montre aussi la faiblesse des hommes et la force des femmes« , décrit-il.

Benoit Pavan

 

 

SÉANCES

Vendredi 16 mai / Grand Théâtre Lumière / 8h30 – 22h30
>> Accédez à l’agenda interactif