COMPÉTITION – Mr. Turner, quand l’art inspire le septième art

Fort d’une Palme d’or avec Secrets et Mensonges en 1996, quatre ans après Another Year, Mike Leigh revient pour la cinquième fois dans la Compétition avec Mr. Turner. Dans ce Biopic aux accents victoriens, le réalisateur britannique s’intéresse à la vie du peintre romantique J.M.W Turner (1775-1851) : une façon d’effleurer les méandres psychologiques d’autres artistes, les faiseurs de films.

Connu pour ses portraits sensibles de l’ordinaire, Mike Leigh se penche sur 25 ans d’existence d’un être extraordinaire, le maître de la peinture et académicien à la Royal Academy of Arts J.M.W Turner (1775-1851). L’auteur dessine les contours d’un homme « excentrique, révolutionnaire, clairvoyant » et incroyablement prolifique, dont près de 20 000 toiles reviennent aujourd’hui à la Tate Britain à Londres. En reconstituant minutieusement certaines scènes de ces tableaux (The Billiard Players, The Artist and his Admires…), Mike Leigh montre l’art graphique et la lumineuse simplicité du maître. Si Turner était, selon le réalisateur, cet « artiste compulsif et fabuleux constamment nourri par le désir de peindre et de dessiner« , il n’en était pas moins un homme, pétri de forces et de faiblesses. Son film s’attache à montrer les subtilités du personnage, oscillant entre profondeur et dérision.

Photo du film Mr. Turner © DR

La vie de l’artiste, rythmée par les voyages, est solitaire et néanmoins passionnante : Joseph Mallord William Turner vit entouré de son père et de sa fidèle gouvernante, ses points d’ancrage. Son talent et son excentricité valent à celui qui est souvent décrit comme le plus grand peintre paysagiste du XIX^e siècle une véritable renommée. Timothy Spall, acteur fétiche du réalisateur, endosse le rôle de ce « peintre de la lumière », précurseur de l’impressionnisme célébré pour ses paysages à l’aquarelle. Mr. Turner est son troisième film d’époque après Topsy-Turvy et Vera Drake et avec lui, Mike Leigh signe son premier Biopic. Plongée dans une lumineuse atmosphère victorienne…

Charlotte Pavard

SÉANCES

Jeudi 15 mai / Grand Théâtre Lumière / 8h30 – 15h – 19h

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